vendredi 28 septembre 2012

Le juif de l'année

Tu as été reconnu Juif de l'année par toute la communauté:
D'abord tu étais assis avec ta petite kippa sur la tête et le livre des prières ouvert à la bonne page sur tes genoux. Ensuite tu as chanté, comme les autres mais dans une langue improbable. Et pour finir tu es reparti avec le livres des prières sous le bras.
La où ça a dérapé, c'est quand tu as lancé ta kippa dans la foule, quand tu as versé ton biberon d'eau sur les sièges devant des centaines de jeneurs assoiffés et affamés, quand tu as engueulé le bonhomme qui voulais te reprendre le sus-dit livre des prières que tu tentais en fait de voler à la synagogue et surtout quand tu as éjecté ton grand-père de dessous le thalit de prière.
C'est sur maïn fils, à ton âge, on te pardonne tout mais attention, viendra un âge où hurler mama caca pendant une prière silencieuse ne sera plus mignon du tout -sauf pour ta mère- !

mercredi 5 septembre 2012

C'est du win-win

- Samuel, poubelle!
- Samuel, Lola a faim!
- Samuel, chaussure!

et tu t'exécutes, trottinant gaiement pour accomplir l'action demandée. Et pire tu en redemandes.

Je note ça pour plus tard, quand tu me répondra oh Noémie -je n'aurai surement plus droit à maman-, où qu't'a vu qu'y a marqué boniche ici?

Alors en attendant, j'en profite un max!

- Samuel, massage!

mardi 4 septembre 2012

Dignité un point c'est tout

Parfois, il faut dire les choses plusieures fois, parfois il faut être dur pour que le message s'impregne.
Avant cette discussion je voyais les choses simplement. Je les voyais de mon côté. Tout était blanc ou noir: je ne veux pas mourrir, quoiqu'il arrive maintenez-moi en vie.
On avait bu, j'avais peut être plus envie de parler de la grognasse qui animait nos conversation trois minutes avant et puis on en est venue là, et j'ai écouté.
Elles m'ont confiée leur desarroi devant la maladie et la souffrance de leurs parents, de ce qu'elles ont du endurer et les choix difficiles qu'elles ont du faire. Leurs moments de recul, de doute, de peur. La force qu'elles ont eue, l'instinct de survie, la protection d'elles-même.
Et puis j'ai pensé à Barton, et puis j'ai pensé à toi.
Peut-être que j'ai peur de la mort, à m'en rendre hypochondriaque mais après avoir entendu leurs histoire, j'aurai encore plus peur de t'infliger ma mort, longue, lente et pénible tout en te laissant le choix de me maintenir en vie encore un peu, encore quelques semaines, encore quelques jours, encore juste une minute.
Je ne parle plus de ma dignité face à la mort, mais de ta dignitité face à ma mort. Je ne parle plus de ma souffrance mais de la tienne, alors maïn fils, si un jour on doit passer par là, saches que tu n'auras pas le choix, je me batterai tant que c'est possible et puis quand ils diront que c'est fini, je partirai et c'est tout.

lundi 3 septembre 2012

Rentrée 2013 des maternelles, sang, sueurs et caca dans le pot

- Oui Madame, votre fils est bien troisième sur la liste d'attente pour la rentrée pâques 2013.
- Oh mais nous voulions le faire rentrer en septembre 2013.
- D'accord mais il n'aura dans ce cas pas de place assurée pour septembre.

Rapide calcul et la sueure qui s'écoule lentement...
Une rentrée dans six mois?

Non, j'avais prévu une année toute entière. Une année, c'est long. Une année de bisous méditeranéens chaleureux, une année de carnets annotés de scelles normales à 10h, cabillaud, petits pois et purée à 11h30 et sièste à 14h, une année pour avoir des contrendu détaillés de tes humeures au fil des heures, de tes déboirs avec tes petits camarades et de tes punitions sur la chaise haute ou tu t'éclates finalement comme un fou.
Une année avec Théo, Cosmo et Alba...
Une année c'est long et j'aurai pu prendre le temps de m'y faire, de te préparer au changement, de nous préparer tous au changement.

Donc maïn fils, il te reste six mois pour apprendre à faire caca dans ton petit pot rouge.