jeudi 15 décembre 2011

Cauchemards terrifiants

Un cri dans la nuit.
On déboule dans ta chambre.
Tu es là, assis, mélant cris et larmes.
Un cauchemard sans doute.
Avec des mots doux, des caresses et des bisous tu as fini par te rendormir.

Mais de quoi rêvent les bébés?
Et surtout au point de te faire hurler à ton réveil?

Un cauchemard sur la bouffe, je ne vois que ça!
Sans doute, as-tu rêvé d'une énorme platrée, dans une assiète en or. Un met fumant qui te chatoullais les narines. Tous tes sens en eveil, devaient te dire, de tendre la main et de l'attraper. Mais premier stress, tu n'arrive pas à l'atteindre et l'odeur commence à te persécuter l'odorat. Le fumet te fais saliver de plus en plus et tu sens que tu vas devenir fou. Finalement, on ne sait pas quel miracle mais tu arrives à atteindre la divine assiette mais tu n'as pas de cuillère. Ce n'est pas un problème pour toi; tu y plonges la main mais c'est trop chaud. Tu es obligé d'attendre un peu. Quand finalement la température du plat baisse suffisement pour te laisser y plonger la tête, un monstre, te retire l'assiette brutalement. C'est bien petit coeur, tu as bien mangé. Et là tu te réveilles en hurlant!

Il n'y a pas à dire, c'est terrible comme rêve!

mardi 6 décembre 2011

Vacances

J'ai eu droit à mes premières vacances: un samedi après-midi, une nuit et un dimanche matin, sans hommes.
Trop bien! J'ai flemmardé en pyjama et pantoufles, j'ai regardé la télé et zappé pendant des heures. Je n'ai mangé que des trucs sans vitamines, sans légumes, sans viandes et sans féculants. J'ai profité du silence.
J'ai fais la danse de je-suis-temporairement-seule-avec-moi-même-que-c'est-trop-bien, sauté sur les canapés, foutu le bordel dans la cuisine. J'ai aussi fait deux-trois machines, il fallait bien donner le change, c'était l'excuse pour rester à Bruxelles, seule.
Et puis vous êtes revenus, un peu plus-tôt que prévu. Ton père avait la mine de celui qui n'a plus dormi depuis quinze jour, toi tu hurlais parce que la route avait été longue et puis parce que t'avais sommeil et parce que t'avais faim et puis, parce que!
Nous avons laissé ton père bavant sur le canapé et ralant contre la reproduction de l'espèce humaine et tu t'es enfin calmé. J'ai calé mon nez dans ton cou, respiré ton odeur. C'est merveilleux que vous soyez de retour, c'est ennivrant de te sentir, c'est comme être seule et faire ce que je veux mais en mille fois mieux!

lundi 5 décembre 2011

Colère

Oh une lasagne! Maman a dit non. Alors je crie très très fort. Et puis là, je vais me mettre par terre, face contre terre. Ah oui pas oublier de hurler, de devenir tout rouge et de manquer de m'étouffer. Peut-être que le message passera mieux si je me mets à taper des pieds et des mains en même temps que hurler face contre terre.
C'est bizzare pourquoi je crie encore? bon eh bien, si je ne sais plus pourquoi je hurle tout en tapant des pieds et des mains, je suis sur que eux, ils savent, alors je continue! Tiens pourquoi je suis par terre roulé en boule alors qu'il y a un truc super intéressant sous la table? Oh papa, maman, regardez un bouchon... Je suis heureux!

jeudi 24 novembre 2011

Discussion entre mères

- A huit mois, mon fils applaudissait
- Ah ben pas Smoutch
- A dix mois, mon fils tenait debout
- Ah ben pas Smoutch
- A douze mois, mon fils marchait
- Ah ben pas Smoutch
- A treize mois, mon fils disait maman, papa, bonjour, bonne nuit, aurevoir, merci
- Ah ben Smoutch, il dit Lola
- A quatorze mois, mon fils avait tout pleins de dents
- Ouais, et bien Smoutch à trente ans, il sera docté di la chirirgie!

lundi 21 novembre 2011

Plus tard je veux être heureuse

Le matin, tout doit être fait vite-vite. Je te réveille avec un biberon chaud, je prends une douche-minute, je t'habilles en quatrième vitesse, un café vite enfilé, tes vitamines, ta veste et hop dans la voiture. Vite harnaché, vite les embouteillages, vite une place, vite expédié le boubou dans les bras d'une puéricultrice et vite-vite à nouveau dans les embouteillage pour être vite-vite au bureau. Et puis voilà que sur le coup de quatre heure, je me demande dans quelle peau je suis. Jamais vraiment dans ma peau de maman, jamais tout à fait dans ma peau de femme active et encore moins dans ma peau de femme.
J'ai parfois cette douloureuse impression de ne jamais être tout à fait présente quand je suis avec toi. Un peu comme si je passais à côté de toi, sans te voir. J'ai l'impression d'être au bureau en regrettant de ne pas t'avoir bien considéré au matin et quand je suis avec toi, je culpabilise d'avoir laissé en suspens un dossier important et quand je suis avec ton père, je laisse les distances s'installer de peur de perdre mon temps que je devrais te consacrer à toi ou au boulot.
Ma seule motivation dans la vie avait toujours été d'être heureuse, je voulais une carrière dans le bonheur et je me rends compte que je suis totalement à côté de la plaque. A force de vouloir être parfaite autant, en tant que femme, que mère et que bosseuse, je suis devenue une demi-maman-femme-workeuse.
J'aimerai pouvoir prendre le temps de te le dire et d'en être désolée mais il faudrait d'abord que je sache exactement ce que je veux. Il faudrait d'abord que je me rapelle ce discours tenu à mon père, il y a des années: papa, je ne veux pas être comme toi, je ne veux pas être toi, moi je veux être heureuse!
J'ai du me perdre en route quelque part à un croisement quelconque.

lundi 14 novembre 2011

Une envie de martinet -bah oui-

Dans le livre, ils disent que tu dois dire papa et pourquoi pas, maman. Nous avons eu droit à allo, Lola et dernièrement un magnifique nan.
Dans le livre, ils disent que tu dois montrer des objets ou des gens du doigt. A moins que l'on ne considère que tu ne saches pas la différence entre poing et doigts, c'est pas gagné.
Dans le livre, ils parlent du terrible two et non du terrible thirteen month. A moins que ce ne soit juste l'avant goût?
Dans le livre, ils oublient de dire que tu deviens un véritable despote, que tu nous manipules à ta guise et que tu es une véritable tête de linotte.
Donc j'ai rangé le livre dans la bibliothèque dans la section bullshit et je me suis assise face à toi. J'ai décidé te parler de nain à femme entre quatres yeux.
Mon petit manipulateur dans toute sa splendeur, avec le plus délicieux et le plus tendre des regards, tu as pris ton jouet favori et tu me l'a calé dans la bouche et j'ai presque cru entendre, ta gueule maman. Mais ce fut fait avec tant de délicatesse, que j'ai fondu devant ton visage d'ange et qu'une fois de plus je me suis assise bien lourdement sur mon autorité.
Mais maintenant que tu n'es plus en train de me faire fondre ou quoi que ce soit d'autre -vas-y tournes-les en bourrique à la crèche-, je rumine comme une vache folle et je te jures, Smoutchkiboubou, ma vangeance sera terrible, ce soir, toi et moi, on va causer et ça va saigner!

vendredi 28 octobre 2011

Non maman n'est pas grosse, elle est pratique!

Maintenant, je sais à quoi servent ces horribles hanches trop larges: porter les gros boubous-de-plus-de-dix-kilos sans trop forcer sur les bras et le dos.
Donc, merci Dieu -ou Dame Nature- de m'avoir pourvue de hanches bien larges et bien grasses, je suis à présent votre éternelle obligée. 

samedi 22 octobre 2011

Toi et nous au restaurant

Trois jouets par terre, le biberon d'eau renversé et plein d'eau sur la table, des bouts de viande hachée avec pâtes et salade sur toi, autour de toi, sur la chaise, sur la table et au sol, des miettes de hamburger à moitié machouillés sur la table, sous la table, sur toi et sur nous, le set de table machouillé, déchiqueté éparpillé dans un rayon de un mètre autour de toi, des traces grassouillettes de doigts, sur les chaises, sur la table, sur la décoration, sur nous, des bouts de salade dans nos cheveux, dans tes cheveux, autour de ta bouche, dans les plantes, sur nos voisins de table.
Je le jure, on était des gens propres avant!

mercredi 12 octobre 2011

Il a fêté son premier anniversaire

Mais pourquoi elle me fous cet ensemble ultra chic de bourge sur le dos?
Non, maman, pitier, pas le col roulé. Ah ben si, je vais devoir me le coltiner toute la journée ce col roulé!
Elle se rends compte que j'ai l'air d'un Lord Anglais perdu au vingt et unième siècle? Mais la dégaine quoi, et regarde-là, elle s'extasie avec marraine. Oh ça va les filles vous n'allez pas vous mettre à baver non plus!
Bon, d'accord, zen, je prends sur moi.
Merci mère!
Mais qu'est ce qu'elle à l'air excitée parce qu'on sonne à la porte?
C'est quoi ce débarquement? Et pourquoi ils me regardent tous comme ça? Et puis,... oh non pas les grosses bouches qui bavent, bwark! Maman, au secours! Ou est maman? Papa, au secours! Vite, papa sors moi de là.
Ah ben non, papa, finalement je crois que je vais rester, cette gentille dame -c'est quoi ton petit nom déjà- me files quelques miettes de sandwich au brie et miel. Non sérieusement papa, va voir ailleurs si j'y suis. Tiens ma jolie, tu me filerai pas aussi un peu de ce gâteau? Il parait que ça fait des mois que ma mère s'exerce à le faire!
C'est quoi ce monticule là bas? Papa, papa, papa?
On y va dis?
Oh trop exiting, du papier de toutes les couleurs. Quoi papa? Tu ne vois pas que je suis occupé avec ce super méga top bout de papier vert et rose? Pourquoi tu me montres ce bout de bois coloré? Non m'intéresse pas, je veux absolument terminer de jouer avec mon bout de papier vert et rose, alors de l'air!
Bon voilà j'ai fini, maintenant c'est quoi cette cabane? Quoi maman l'a faite pour moi? Ah, tu es vraiment sur que je dois rentrer dedans, questions risques, on est sur? Bon, si c'est pour faire plaisir à maman. Voilà maman regarde, je suis dans la cabane, et qu'est ce que je m'amuse, je passe la tête par la fenêtre et hop je rentre la tête. Mon D. elle est vraiment toute folle!
Eh là, toi, qu'est ce que tu rêves que tu vas rentrer dans ma cabane?  Apporte-moi un bout de gâteau vert, et on négocie les conditions d'entrée. Ca va, t'es copain maintenant, entre!
Bon, je suis repus moi, ou qu'il est mon bibi maintenant?
Quoi? Comment ça au lit? Ah non! Cousins, cousines, aidez-moi, je ne veux pas quitter ma cabane, mes gâteaux et mes cadeaux. Je veux encore, encore, enc... rzzzzzz

Samuel à fêté son premier anniversaire. Je crois qu'il ce qu'il va en retenir, ce sont les gâteaux, les sandwich, les papiers d'emballages de cadeaux et la cabane.
Je tiens malgré tout à préciser, qu'il a finit par se faire sortir de la cabane par cinq de ses cousins et cousines et que le pauvre à du se rabattre sur encore du gâteau et encore des bras et encore des bisous de toute sa famille.

mardi 11 octobre 2011

Bilan

Toute une année s'est écoulée depuis ce jour -merveilleux pour sur- où tu es né.
Il y a un an je me demandais qui tu seras. Pour ta première année, voici qui tu es: tu es celui que j'attendais et dont je n'aurai jamais oser rêver.
Je te découvre chaques jours et chaques jours je t'aime encore un peu plus. Je découvre ton caractère qui s'affirme, tes goûts et tes couleurs. J'aime te voir prendre des initiatives et t'élancer dans tes nombreuses avantures. Je t'écoutes attentivement quand tu sembles me raconter une histoire et je pouffes de rire devant tes mimiques et grimaces.
Je t'aime même quand tu voles la tutute des autres enfants, que tu chipes leur repas s'ils ont le malheur de finir après toi et j'adore te dire, que tu peux y arriver seul, quand tu te trouves devant une difficulté et que tu chouine avant même d'avoir essayé.
Je suis folle de ton sourire coquin quand tu sais que tu ne peux pas faire ce que justement tu es en train de faire.
J'aime découvrir jours après jour qui tu es en train de devenir.
Et par là, je me découvre moi-même, et ça me plais.
Je suis une maman, folle dingue de son garçon, capable de faire trois gâteaux différents en même temps -même pas Clougs- tout en faisant tourner le baby-cook et vissant la dernière charnière pour finir ta cabane pour ton anniversaire.
Je me suis découvert une sensiblité tactile que je ne me connaissait pas. Une tendresse également et une patience résistante à toutes épreuves.
Je redéfinis mes priorités et je relativise les épreuves de la vie.
Et puis j'ai découvert cet amour infini, ce truc qui te bouffes du matin au soir mais qui te laisse en permanence dans un état de douce euphorie.

Maintenant je sais que je pourrais mourir d'amour.

jeudi 6 octobre 2011

Super-pouvoirs

Quand j'étais petite, j'imaginais que mes parents étaient une sorte de super héro, du genre, les supers héros qui entendent et voient tout à distance et bien au-delà de l'infini. Ils étaient capables de m'entendre et de me voir à travers les cloisons quand discrètement, je rampais sans faire de bruit, hors de mon lit pour vérifier qu'ils étaient toujours là et par là résoudre un super mystère: existaient-ils quand je n'étais pas là -ça va hein, j'avais trois ans- Et puis, je ne sais pas comment -ah si c'est un super héro- mon père, m'interpellait en me disant, avec son lourd accent roumain Noémie, au lit avec toi!
Et là, forcée de constater que mes parents étaient incroyables, je pensais qu'ils n'étaient pas des supers héros mais des Dieux!

Trente ans plus tard, après t'avoir couché depuis un quart d'heure, nous entendons des bruits de chutes d'objets dans ta chambre. Délaissant ma télévision chérie, je monte d'un pas lours vérifier qu'il s'agit bien d'objets et non d'un corps tout doux de boubou. J'ouvre la porte d'un geste vif, tes jouets et tes livres explosés dans tous les coins de ta chambre et toi, pas un bruit, pas un mouvement.

Je rêve, tu fais semblant de dormir!

En un bond tu t'es relevé et tu as éclaté de rire! Au moment de te recoucher, j'ai vu dans ton regard, mais comment elle à su?

Que c'est bon, d'être le super héro de son fils!

Ou la Déesse, c'est selon!

mardi 4 octobre 2011

Happy Birthday

A cette heure-ci, il y a un an, je t'attendais dans cette chambre. Le docteur venait tout juste de me dire qu'on allait devoir provoquer les contractions. A cette heure, toi tu profitais de ces dernières heures de tranquilité. Il y a un an à la même heure, je me demandais encore qui tu étais et qui tu seras. Il y a un an, à cet instant précis, je ne pouvais pas imaginer que je t'aimerai à ce point.

Et nous voici, un an plus tard, toi à la crèche avec le gâteau que j'ai fais spécialement pour toi -une réplique du Cloug en meilleur- et moi derrière cet écran d'ordinateur. Plus que tout au monde, aujourd'hui j'aimerai être avec toi, partager ce moment que nous avions vécu ensemble, il y a tout juste un an.
Ce soir, maïn fils, je te donnes rendez-vous, juste toi, ton père et moi, aux environs de vingt heures quarante, pour une séance d'étouffade de bisous.

Et puis dans un an, à cette heure-ci, j'attendrai avec impatience notre séance d'étouffade de bisous annuelle de vingt heures quarante.

jeudi 22 septembre 2011

Biberon de la paix

Passes-moi l'bib!

On est là, couchés, côtes à côtes, je te regarde. Tu es si concentré sur ce bibi. Et puis en un coup, tu me le mets en bouche. Je fais semblant de boire et tu me regardes avec tellement de tendresse que ça me bouleverse. Alors je continue de boire et sans faire semblant -mon Dieu c'est divin ton truc- quelques secondes plus tard ton regard change et je comprends que je dois te rendre ton bibi. Tu le reprends et tu têtes goulument jusqu'à ce que tu me le fourre à nouveau dans la bouche.
Le partage, maïn fils, une belle leçon de la vie, alors, vas-y passes-moi l'bib!

mardi 20 septembre 2011

Qu'est-ce qu'on s'éclate

Je n'aime pas qu'on me touche, je ne supporte pas la bave des autres, ni les haleines. J'ai la phobie des pieds, surtout des pieds froids. Les bisous mouillés m'insupportent et la vue d'un nez qui coule me donne envie de vomir.
Alors qui aurait pu croire qu'un jour je me retrouve là, assise par terre, complètement hilare, dégoulinante de soupe aux choux-fleurs et brocoli?
Tu as découvert comment faire un magnifique brouillard de soupe et ça t'éclates complètement; et en fait, moi aussi.
Et aussi étonnant que cela puisse paraître, j'adore quand tu viens coller ton petit visage plein de bave et de morve contre le mien, j'adore embrasser tes petits pieds et tes petites mains collantes. J'adore quand tu essayes de fourrer tes doigts dans ma bouche pour attraper à tout prix mon piercing et j'adore cette cascade de bave, quand tu ris aux éclats. Mes manches sont pleines de morve, parce que je suis toujours à court de mouchoirs pour sauver ton petit nez. Mes vêtements sont pleins de traces de coulées de bavouilles, de regurgitations diverses, parce que j'aime plus que tout, t'avoir lové tout contre moi.

Et qu'est-ce que ça m'éclate, moi aussi.

lundi 19 septembre 2011

Allo?

Je devais avoir quinze ans et avec les copines, on squattait le Quick de la rue Neuve. Je dégustais un Cheesburger et des frites mayo, quand à surgit devant nous, un bonhomme, genre, jeune cadre dynamique avec un espèce de walkie talkie géant et une antenne démesurée. L'une de nous a dit, vous verrez dans cinq ans on se balladera tous avec des téléphones sans fils dans la rue. On trouvais ça trop cool, trop le méga futur super cool!
cinq ans plus tard j'avais mon tout premier GSM, un truc moche et carré avec antenne, dont on pouvait changer la face pour plus de personnalisation.
Dix-huit ans plus tard, je me surpends à t'applaudir, après que tu ai pris ton petit téléphone en plastique et dit allo -ou plutôt awo-
On avait aussi parlé du télé-école, des voitures volantes, des robots-ménagers qui cuisinent mieux que nos mères et de la mort à deux-cents ans.

mardi 13 septembre 2011

Le rêve Américain

Le onze septembre, c'est l'anniversaire de ton grand-tonton.
Triste anniversaire.
Dix ans depuis le onze septembre deux-mille un.
Le tapage médiatique va enfin cesser et beaucoup en seront très heureux.
Je sais ce que onze septembre, en cache d'autres tout aussi noirs, un tout particulier en mille-neuf-cent septante-trois et il n'y a pas de raisons de l'oublier.
Je crois que simplement, l'humain à peur de ce qui lui semble le plus probable. Et à l'heure actuelle, l'Europe et l'Amérique ont plus peur d'un attentat terroriste, que d'un coup d'Etat sanglant. Le onze septembre deux-mille un, trouve pour le moment plus d'écho en nous au détriment d'autres victimes presque oubliées.
Ce onze septembre américain, me touche aussi particulièrement, parce qu'à l'heure où il est en vogue de boycotter la nation des fats et des GI Joe's, moi j'aime l'Amérique. Je n'en ai pas honte. J'aime les Américains, j'aime New-York et j'ai pleuré quand je suis revenue voir le trou béant laissé par les tours qui ont tant fait partie de mon enfance. Les Américains ne sont pas ce qu'on dit d'eux, des brutes épaisses, sans cervelle, amoureux des armes et racistes. Il doit y en avoir, tout comme les Belges sont pédophiles.
J'aime les Américains, ils savent rendre comique n'importe quelle situation, ils ne passent pas leur temps à s'apitoyer sur leur sort, ils tombent et ils se relèvent. J'aime leur rire, il est franc. J'aime Susie, elle représente tout ce qu'il y a de bon dans l'Amérique. Quand Tètè, ne savait plus s'occuper de moi, elle était là et avec elle j'ai appris à vivre. On peignait les murs de l'appartement avec nos doigts, on rotait en rigolant, on mangeait des glaces parsemées de Twizzlers. Avec elle, je n'étais plus si seule. On l'est toujours un peu mais j'existais. Les Américains aiment rire, ce n'est pas de l'auto-dérision mais ils aiment rire et se raconter des blagues. Ils aiment se parler dans la rue, même à des étrangers. Ils s'excusent quand ils se bousculent par mégarde et ils viennent te déranger dans le train pour pouvoir discuter du livre que tu es en train de lire. Ils ont inventé les Twizzlers et le Burger King, leurs métros regroupe plus de nations, religions et opinions politique différentes que dans l'Europe toute entière. Mon père était parti là bas, réaliser son rêve américain et je me souviens avec joie du jour où à peine rentré à la maison, il avait lancé des centaines de billets en l'air, parce que la première partie de son rêve était en train de se réaliser. On regardait cette pluie de billets, en se disant qu'on avait eu raison d'être là. Mais le rêve s'est arrêté et nous avons du rentrer en Belgique.
Susie me manque, New-York me manque, les tours me manquent. Voilà pourquoi je pleure en regardant ces images diffusés pour la centième fois cette année.
Tu ne verras jamais ces tours debout, tu ne verras jamais le soleil couchant se refletant sur le vitrage mais maintenant tu sais combiens j'ai pu aimer ce qu'elles représentent, comme d'autre ont pu haïr, parce qu'elles représentent l'Amérique. L'Amérique pour moi, si belle, si grande, si forte mais aussi et tout autant, l'Amerique, trop forte, trop policière, trop juge et trop destructrice.

vendredi 9 septembre 2011

Les blonds

Il y a bien sur des anges au-dessus de ton berceau. Il y a aussi les anges qui sont déjà partis et ceux qui arrivent.

L'amour qu'ils te portent est une chose précieuse et inestimable. Prends-en bien soin. Pour te permettre de les aimer au mieux, j'aimerai t'en dire plus.

Tata Schluss, c'est ma soeur en blonde avec le même prénom, ne te pose pas de questions, c'est une belle et longue histoire. Elle est entrée dans ma vie quand j'avais dix ans, avec sa peau si fine et transparante et ses cheveux fins et blonds coupés au carré. Ne te fies jamais à son apparence, elle a ressemble à une blonde fine et fragile, alors qu'elle est plus solide que tu ne le penses. Elle traverse les épreuves de la vie, toujours la tête haute et si elle chute, c'est toujours pour retomber sur ses pattes. Avec Tata Schluss, on a découvert la vie et l'amour, la fin de l'enfance et les débuts de l'adolescence, puis on s'est séparées. Parce qu'elle est partie loin -Paris, tu m'a volé ma soeur-, parce qu'on avait grandi différement, parce qu'on avait peut-être plus rien à se dire. Et puis quand on a eu fini de grandir, fini de n'avoir plus rien à se dire, on s'est retrouvées sans que rien n'ai vraiment changé. C'est toujours mon amie, c'est toujours ma soeur. Tata Schluss et Tonton Yannouch, nous préparent un petit cousin -j'ai dit que ce serait un garçon- pour toi. Ma petite blonde va avoir son ingele, à elle. Je le sais, elle sera une Yddishe Mamme formidable. Quelque part à Paris, dans un an, peut-être, il y aura un foyer, plein de rires et de blagues et j'attends avec impatience de t'y emmener maïn ingele à moi.

Marraine Stéphanie, c'est encore une blonde -j'ai le feeling avec les blonds, moi- On s'est rencontrées sur les bancs de l'unif et c'est avec un genou à terre, qu'on est devenues les meilleures amies du monde. On est restées côtes à côtes pendant toutes ces années d'étude. Elle m'a sauvé la mise plus d'une fois. Je te raconterai plus tard -bien plus tard- notre baptême, nos délires, nos fous rire, nos séparations et nos retrouvailles, nos hommes, nos rêves de plus-tard. Et puis un jour, avant tout le monde, j'ai su que mon filleul viendrai réaliser nos rêves. Il est né un peu en avance, comme ça sur un coup-de-tête, sans prévenir personne et surtout pas sa mère. Personne n'était prêt et surtout pas à ce qui est arrivé. Une césarienne en urgence, un arrachement et un sentiment de vide et une culpabilité de mère-juive-qui-ne-l'est-pas. Ca ce n'était pas prévu dans nos rêves. Et puis toi, tu es arrivé, j'aimerai pouvoir dire à ta marraine, combiens j'ai aimé accoucher de toi, comment ce jour a pu être le plus beau jour de ma vie, que pour moi, ta naissance, s'est déroulée comme dans nos rêves. J'aimerai qu'elle ne souffre plus, j'aimerai qu'elle puisse parler de "naissances" sans avoir cette boule au ventre, qui lui fout les larmes aux yeux. J'aimerai qu'elle accepte cet naissance sans se dire qu'il s'agit d'un échec. J'aimerai qu'elle puisse aimer son fils sans se sentir coupable, parce qu'elle est une mère formidable, parfois sévère mais toujours juste. Elle est une mère aimante et sensible, qui comme moi, est amoureuse de son fils. Parce que pour moi, nous poursuivons toujours, la route que nous avions rêvé un jour, sur cette pelouse sur le Campus, il y a des années.

Ton père, toujours un blond. Un vrai blond despotique.
Je te raconterai aussi notre rencontre bien plus tard. Je l'ai aimé tout de suite, lui, il a mis plus de temps. On va dire qu'il a appris à m'aimer.
Il revaît de t'avoir un jour mais pas au moment où je lui ai dit que tu allais arriver. Et puis finalement le jour où tu es né, il était là à mes côtés ne sachant s'il devait rire ou pleurer. Ils nous a offert cette nuit là, l'exemple d'un père, plus qu'impliqué, en te prenant contre lui, en peau à peau, sans que personne ne le lui demande.
Je peste tout le temps contre lui, parce qu'il n'a pas fait ça comme ci ou ci comme ça. Il oublie toujours de te mettre ton pull avant de sortir, il ne te donnes jamais ta soupe à dix-huit heures, c'est à peine s'il regarde si tu as bien des chaussette, il ne ferme jamais le pot de lait en poudre, n'essuie pas bien tes oreilles et ça me rends dingue. Mais j'ai rarement vu un père aimer son fils de cette manière, c'est-à-dire, totalement et sincèrement. Rien qu'à sa manière de te regarder ou de te toucher, je sens cet amour, infini et juste et ce qui pouvais me rendre dingue, compte tout de suite un peu moins.
On est pas toujours sur la même longueur d'onde, on se dispute souvent mais une chose est sure, tu es notre plus belle aventure. Nous partageons le même trésor d'une valeur inestimable, toi, notre fils!

Il y encore des tas d'autres blonds -et même quelques bruns- dont j'aimerai te parler mais on a toute une vie devant nous -n'est-ce pas- pour que je puisse t'en présenter plus.

mardi 6 septembre 2011

Hypochondriatite aïgue

Je ne me sens pas bien en ce moment, j'ai mal partout et je n'arrive pas à y faire face. On fait quelques analyses, quelques prises de sang mais mon tout petit -énorme- côté hypochondriaque ne peut s'empêcher de prendre le dessus: je vais mourrir, il ne me reste plus qu'une semaine à vivre.
Mais maintenant, tu es là, tu es entré dans ma vie et je ne veux plus mourrir.
Tu es en train de me guérir de mon hypochondriatite aïgue: je n'ai rien, juste un peu de fatigue et je serai toujours là pour toi, vaillante et forte.
Je n'ai plus peur d'avoir mal au doigt, d'avoir mal à l'oeil, je n'ai plus peur de ce qui pourrait m'arriver -ou pas-, je sais que quoi qu'il se passe, je n'aurai qu'une seule obsession: vivre. Vivre pour toi, pour moi, pour nous, pour notre famille.
Je veux t'aider pour tes premiers pas, te voir tomber de ton petit vélo et te soigner à coups de bisous-tout-doux, préparer ton cartable le 1er septembre 2013, pleurer avec les autres parents le jour où tu me lacheras la main pour la première fois, te gronder pour ton premier zero, rire des tes paroles d'enfants, encaisser ton premier je-veux-changer-de-maman, détester ta première petite amie, râler avec toi contre ton père, te voir changer, te voir te raser, piquer une crise quand je tomberai sur ton paquet de clopes caché dans ton tiroir à chaussette, discuter avec les voisins des problèmes des ados, vraiment haïr celle qui deviendra ta femme et puis l'aimer le jour où son ventre s'arrondira, aimer tes enfants et puis tes adolescents.
J'aurai toujours mal quelque part, au doigt ou à l'oeil mais ça, c'est une autre histoire car j'ai bien plus d'une semaine à vivre!

lundi 5 septembre 2011

Cloug CLAP deuxième

Raté, encore raté...
Cloug forever!

Toutes les semaines on va se taper ce truc gluant, jusqu'à sa complète réussite.
C'est quand il nous tombe ploc sur l'estomac qu'on se dit, qu'on t'aime tendrement, pour supporter ça samedi après samedi, afin que le jour de ton anniversaire, tu puisses -et nous aussi- te régaler d'un gâteau au yaourt moelleux et rebondi avec un fin glaçace et de la décoration à profusion, aussi beau pour la vue que bon pour les papilles.

Maïn ingele, tu m'aimeras aussi en maman-qui-sait-pas-cuisiner?
Je te demande ça, juste au cas où tu sois obligé -et nous aussi- d'avaler cloug-tout-schtroumph-qui-tombe-ploc-sur-l'estomac.

mardi 30 août 2011

Petite souris aux aguêts

Elle est toute petite, elle est toute blanche, elle est signe que les ennuis commencent...
Ta toute permière dent est sortie et lentement, elle pousse.
Comme si tu avais compris que quelque chose se passe dans ta bouche, tu nous prends les doigts et tu nous les mords avec un grand sourrire, juste pour dire, vous la sentez aussi?

On la sent boubou, oh oui mon amour...

Putain oui, on t'as dit, aïe, maintenant je peux récupérer mon doigt?

dimanche 28 août 2011

Cloug c'est bon!

J'ai imaginé pour ton anniversaire, un gâteau au yaourt rebondi et moelleux avec un superbe glaçage rouge pétant et pleins de petits truc à mettre par-dessus. Des bonbons pour les cailloux, des lacets rouges, pour les rails du train, le train pour porter les bougies, des fraises pour les buissons, de la noix-de-coco pilée pour la neige.
Julia Child, n'aurait pas fait mieux, même si tout le monde sait qu'il s'agit d'une recette pour débutants.

Vendredi je l'ai testé pour ne pas tenter une expérience le jour même de ton anniversaire.
Heureusement.

Le test a donné un gâteau au yaourt de facture Cloug plat et compact avec une superbe croûte rose fluo.
Mangeable malgré tout.
Ton père et moi, nous avons même réussi à nous persuader qu'il est divin!

Maïn fils d'amour, quand tu seras un brillant chirurgien, tu payeras à ta vieille mère, une cuisinière à domicile, hein! Et en attendant que tu finisses tes études, pourras-tu te contenter d'un gâteau rouge avec Spiderman en sucre et un joli petit texte Bon anniversaire Man d'une calligraphie soignée du Carrefour?

vendredi 26 août 2011

Mamy blues

Mais t'es complètement neuneu toi, dégages! C'est ta mère qui m'intéresse!

Oh t'sé qu'té bonne toi? Aller poupée, sois pas farouche, tu ne vois pas le regard de braise que je suis en train de te faire, ça fait dix mois que je le travaille celui-là, juste pour toi!

Bon qu'est-ce que tu veux toi encore? Tu vois pas que je suis en train de conclure avec ta mère? Bon et puis d'abord c'est quoi ce truc qui pends de ta bouche? T'as l'air encore plus neuneu avec, tiens voilà que je te l'arrache! Oh tu vas pas te mettre à pleurer hein? Ho Neuneu! Reprends-toi...

Alors beauté, on en était ou?
Mais? Pourquoi tu m'abandonnes pour ce Neuneu?

Maman! J'ai mon tout petit coeur tout brisé, maman!


Aujourd'hui en attendant la visite à l'ONE, Samuel à investis une maman en l'aggripant très fort et en lui bavant dessus, repoussé son fils, arraché sa tute pour à nouveau aggriper sa mère. Quand la mère est partie avec son fils, il s'est retourné vers moi en hurlant, le visage déconfit, plein de désespoir.

mardi 16 août 2011

Différente

Il y a eu ce moment ou l'on sait que plus rien ne sera comme avant. Quoi qu'on fasse ou quoi qu'on en pense, il est trop tard. Cela m'avait pris quelques secondes pour réaliser que ton destin avait pris le train en marche. A ce moment là, on ne panique pas, on est fou de joie. On ne sait pas encore qu'on va se déchirer, on ne sait pas encore ce qu'est un hurlement, on ne sait pas encore ce dont on est capable. On a pas encore pensé que finalement on a changé d'avis et qu'on ne veut plus être là. A ce moment là, pendant ces quelques secondes de flottement où tout est encore possible, je t'ai une dernière fois imaginé. J'avais laissé une éternité s'écouler avant de réveiller ton père pour lui dire simplement, j'ai perdu les eaux. J'avais savouré ce moment, juste à moi, où les rêves ne sont pas encore des réalités. Il est là ce moment, où tout bascule, où tout est différent, où l'on sait qu'il est trop tard.
Quelque soit la manière, quelque soit la situation, nous avons toutes eu notre petit moment secret où une partie de nous est morte et qu'une autre est née.

mardi 2 août 2011

Lève-toi et marche!

Il va régresser, Madame, ne vous faites pas d'illusions! Avait-dit le chirurgien qui a enlevé ton plâtre.

Ton premier nom à placer sur la liste des gens qui ne croient pas en toi.

Le landemain, tu te mettais sur tes genoux. Une semaine après, tu rampais -avec ta si particulière technique- et aujourd'hui, un mois plus tard, tu t'es levé!

Maïn fils, encore une fois, je suis soufflée par toi, par ton esprit aventurier et par ton indépendance.
Tu vas me couper la chique encore combien de fois? J'en ai marre de dire à tout va que Maïn fils est Génial!

Tu grandis plus vite que je ne peux en raconter!

dimanche 17 juillet 2011

Calvaire

J'admire ta technique si particulière pour avancer, maïn fils. Un bras pour te tirer, l'autre pour ton équilibre, un orteil pour te pousser et la jambe pour te remettre en position initiale. Sans oublier ta petite balle molle que tu gardes dans ton giron pour reposer ta tête entre chaque étapes. Je reste derrière toi et je pouffe de rire à chacune des tes haltes en te voyant ainsi étalé de tout ton long, ta tête posée sur la petite balle, pendant quelques secondes et puis repartir, un sourrire collé sur tes lèvres.
Lola et moi, nous te regardons passer en nous disant que notre calvaire ne fait que commencer. Lola craint pour sa queue et pour sa nourriture et moi je crains tous les dangers de notre belle maison et pour la nourriture de Lola.
J'ai soigneusement commencé à protéger les prises, j'ai répertorié tous les coins dangereux qui bien sur sont tellement excitants pour toi. J'utilise mon super non, c'est dangereux!
Et toi, maïn ingele, tu avances un bras pour te tirer, un autre pour ton équilibre, tu avances un orteil pour te propulser et ton autre jambe pour te remettre en position initiale, tu poses ta tête sur la petite balle molle et tu avances un bras pour te tirer et malgré mes pires craintes, les histoires horribles d'accidents domestiques qui trottent dans ma tête, je te regarde passer avec tellement de fierté que je me dis que finalement ce calvaire à un goût de paradis.

mercredi 13 juillet 2011

Non coupable!

Grâce à ta marraine -c'est moi qui la remercie- mon non surpuissant, fonctionne enfin.

Non Samuel, tu ne peux pas toucher aux câbles de l'ordinateur, c'est dangereux!

Tu t'étends de tout ton long sur le sol, avec la maîtrise du gueule-en-terre bleu et tu cries de toutes tes forces, suivi d'un long sanglot plaintif et puis tu te retournes et cherches ta prochaine bêtise.

Merci Marraine, pour ce secret du non absolu enfin dévoilé.
Merci maïn fils, pour cette victoire personnelle avec un arrière-goût amer d'un soupçon de terrible culpabilité de bonne mère juive!

mardi 5 juillet 2011

Samuel, maman tente de dire non!

J'ai dit non!
Je suis le non! Je vis le non! Je ressens le non!
Le non est en moi, il me dévore, il me brûle la langue et les yeux. Le non me transporte, il me convainc, il viens du tréfond de mon âme.
J'ai dit non! Non, non, non!
Le non fait partie de moi, il vit dans mes peurs et dans mes combats. Mon doigt levé, c'est le non. Mes sourcils froncés, sont le non. Mon sale rictus, c'est le non! Mon non, respire à travers la foudre de Zeus, il jaillit des gayser millénaires, il coule le long des falaises d'un volcan en erruption. Mon non, c'est le tout, c'est le rien, c'est le néant, c'est le trou noir qui englobe tout, mon non c'est le giga tout!

Alors pourquoi tu te marres?

Mon non, il est TOUT sauf drôle!

Pigé?

...

Comment ça non?

vendredi 24 juin 2011

Dodo l'enfant do

Maïn fils chéri, je suis fatiguée. Je suis là, au bureau, affalée comme une loque et je ne suis bonne à rien. Je baille, je me frotte les yeux et je baille à nouveau. Le téléphone sonne, je ne l'entends pas. Je ne comprends rien aux mails qui arrivent et je suis incapable de tracer droit -ce qui est dommage pour une architecte-

Maïn fils chéri, ta gueule! Si tu te réveilles avant sept heures du matin, ta gueule; si tu as faim, ta gueule; si tu as chié, ta gueule; si ta tute est trop loin, ta gueule; si Zebrou n'est plus dans tes bras, ta gueule; si quoi que ce soit, ta gueule, papa et maman font dodo!

Et chpoc fit la tête sur le clavier...

vendredi 10 juin 2011

Perdu au supermarché

A notre retour de New-York, l'école estimait que je n'étais pas prête pour rentrer en primaire. Ma mère a dit que j'étais prête et je suis rentrée en première primaire. L'école a encore dit, six ans plus tard, que j'étais bien trop bête pour rentrer dans une classe de secondaire normale. Ma mère a dit que je n'étais pas bête, les tests l'ont confirmé et je suis rentrée dans une classe de secondaire normale. Ils ont dit que le latin-grec, serait trop dur pour moi. Ma mère n'y a pas cru une seule seconde et j'ai fait du latin-grec et j'ai réussi. Ils ont dit qu'architecture, ce n'était pas des études pour moi, bien trop poussé. Ma mère a dit que je ferai archi et j'ai réussi archi. Il a dit, celui que j'aimais, que je n'étais pas assez bien pour intégrer son bureau, juste une petite employée sans anvergure et j'ai construit ma maison. Mon patron a dit que je n'étais qu'une dessinatrice et je suis fatiguée de devoir perpetuellement prouver au monde entier, qui je suis. Elle est longue la liste des gens qui n'ont pas cru en moi et qui ont eu tort. Elle est remplie de noms de personnes qui pensent me connaître mais qui ne veulent pas réellement me connaître.
Tu auras aussi ta liste mon coeur mais comme ma mère, je serai là pour te rapeller tous les jours qu'ils se trompent et que tu peux réaliser tes rêves. Ne laisses personne te dire ce dont tu es capable ou non, tu le découvriras par toi-même.
Je te dis ça, mon boubou, parce que j'ai laissé trop de gens m'écraser et qu'aujourd'hui, je me sens trop souvent comme une petite fille qui a perdu sa maman au supermarché, alors que toi, je veux qu'à l'aube de tes trente ans, tu puisses toi-même passer l'appel radio, si tu te sens perdu au supermarché.

dimanche 29 mai 2011

28 jours plus tard

Comment te dire, maïn enfant à moi, sans te vexer, que tu pues la rage?
Je n'arrive plus à te faire des bisous sur le ventre sans être incommodée par cette effluve pestilentielle qui émane de cet espèce de plâtre qui recouvre toute ta jambe et ton bassin, enfermant pendant un mois tout le caca et le pipi que je n'ai pas réussi à atteindre.
A peine une semaine et c'est déjà terrible comme odeur. J'ose à peine imaginer dans trois semaines. Les infirmiers et les medecins vont tomber comme des mouches suffoquant et agonisant par manque d'air, sur le sol. Seuls tes parents, dont l'amour est si fort pourront résister à l'odeur qui tue, un peu comme une épreuve de pureté des sentiments.
Enfin, je ne sais pas, une telle puanteur est capable sur la longueur de nous entamer sérieusement. Peut-être n'arriverons-nous pas jusqu'au bout et les voisins inquiets de ne plus nous voir, feront venir la police chez nous et ils nous trouveront gisant dans notre vomis dont l'odeur s'incorporera à l'odeur dégagée par ton plâtre et eux aussi mourront dans d'atroce souffrances et on mettra des cordons sanitaires autour de notre belle maison et des hommes en combinaison blanche viendront te chercher pour te neutraliser car à ce moment là tu représentera une menace pour l'humanité. Peut-être que les terroriste t'auront trouvé avant et feront de toi la pire arme de destruction massive.
Mais en attendant, il va vraiment falloir que je m'approche de toi, pour te donner le bisous que tu réclame tant...
Je t'aime maïn fils, adieu...

vendredi 27 mai 2011

Samuel à l'hôpital

Main petit chaton à la papatte cassée...
Tu es un véritable casse-cou, tu n'as peur de rien, tu t'élances effrontement, faisant fi de tous dangers.
Il a suffit d'une (longue) minute d'inattention de ton père, que te voilà en bas de la table à langer. Il ne t'a pas vu mais nous savons, connaissant ton goût pour le chipote-à-tout, que tu as dû vouloir te retourner pour attraper un quelconque brol et tu as dû tomber dans le vide.
Nous voilà à l'hôpital avec toi dans nos bras tout désorienté et pleurant entre deux dodos. Nous on pleurais en prenant bien soin que tu ne nous vois pas. Je parlais hémoragie cérébrale et dégâts irréversibles à la pédiâtre et elle nous parlais fémur cassé, bronchiolite et hospitalisation. Dans notre malheur, tu et nous avons eu de la chance. Tu t'en sors avec un gros bleu au visage et une jambe dans le plâtre. Tu as même echappé de près à une opération avec placements de broches.
Et même dans cet environnement peu agréable, tu as encore su te faire aimer de tout le monde. Tu charmerai jusqu'au diable avec ton sourrir ravageur, tes mimiques et tes adorables réactions.
Là ou n'importe qui, bébés ou adultes aguérri, aurai pleuré de douleur, toi, tu ne pensais qu'à arracher les poils des bras du chirurgien qui te plâtrait. Tu trouvais très drôle au bout d'à peine quelques heures, te balancer dans tous les sens, jusqu'à te coincer la jambe valide entre les barreaux de ton petit lit. Au medecin qui t'as osculté les yeux, tu lui a murmuré un gentil badabuh mam mam. Les infirmières étaient aux petits soins, même les plus récalcitrantes. Et à tous tu les a gratifiés d'un de tes sourrirs les plus tendre et les plus doux.
Au bout de deux jours, on est tous rentrés à la maison. Tu as retrouvé ton lit, ton chat et tes habitudes. Enfin pas tout à fait: pendant un mois, tu ne vas plus pouvoir aller ni dans le maxi-cosy ni dans ta poussette. Tu vas devoir manger le plus droit possible, tu ne pourras plus pateauger dans un bon bain et surtout tu vas devoir subir notre regard tellement désolé.
Nous t'aimons petit chaton à la papatte cassée.

mercredi 11 mai 2011

Doux baisers

Quand je suis venue te chercher à la crèche, je me suis penchée au-dessus de la barrière et je t'ai observé discrètement. Tu étais là, affalé, tel un pacha sur un lit de coussins avec une puéricultrice penchée qui t'étouffais de bisous. Toi tu riais aux éclats en lui tirant les cheveux.
Je me suis surprise à me dire, que j'espérais, que jusqu'à ton dernier souffle, il y aura toujours quelqu'un penché sur toi pour t'aimer.
Seulement, il faudra que je te le dise un jour, ou tu le comprendras par toi même à un moment donné dans ta vie, qu'on est pas toujours entouré de personnes qui nous aimes profondément et sincèrement.
Certaines personnes te feront croire que tu es unique et indispensable mais te jalouseront secrètement. Il y aura toujours des gens pour vouloir à tout prix te faire rentrer dans un schéma, leur schéma. Des gens pour te critiquer, te cataloguer, te faire du mal. Des gens petits et étriqués d'esprit.
Mais tant que toi, tu pourras te regarder dans un miroir, être sur de qui tu es et de qui tu veux être, être en accord avec tes principes et tes valeurs, ces gens et ce qu'ils peuvent bien penser, n'auront aucune importance.
Tu sauras en te levant le matin ,qui sont tes amis, ceux qui t'aiment sincèrement pour ce que tu es et comme tu es. Tu sauras que tu agis pour leur bien et pour ton propre bien et que personne n'est en droit de te le reprocher. Tu sauras ce qui est important.
La vie est dure et souvent injuste, ce n'est pas toujours les gentils qui gagnent à la fin mais de le savoir est déjà une grande victoire et te rendra ton passage sur la terre plus serein et empli d'espoir.
Mais avant que tu prennes conscience que l'injustice et la méchanceté existent, je veux que tu continues à profiter de ces charmantes puéricultrices, penchées sur toi et de leurs doux baisers.

samedi 30 avril 2011

Je te connais, ou pas...

Je te connais toi, maïn fils.
Tu n'es plus un bébé, tu es maïn bébé, avec déjà tes petis défauts et tes énormes qualités.

Tu ronfles la nuit. Tu aimes les carottes mais pas les brocolis. Tu adores le bain et surtout mouiller toute la salle-de-bain. Ca te fais hurler de rire quand tu me mords les doigts et que je cries aie. Ca t'éclate de faire l'avion avec papa. Tu n'as pas peur de l'orage et tu t'endors au son de l'aspirateur. Tu aimes les femmes et surtout les fortes poitrines. Tu adores Toudoulavache pour la journée et Zebrou pour la nuit. La tutute, c'est juste pour la frime. Tu adores arracher des touffes de poils au chat. Les livres, c'est surtout pour les manger et tu baves comme ta mère. Tu tends les bras vers le bibi tout chaud et tu l'avales goulument jusqu'à la dernière goutte. Tu ne sais toujours pas ramper mais tu sais très bien te faire comprendre. Tu aimes qu'on te chatouille et qu'on te mordes les fesses mais tu n'aimes pas qu'on détourne le regard un quart de seconde. Tu ne t'endors plus jamais sur moi et ça me désole mais tu t'endors tellement facilement quand on te caresse doucement les cheveux.
Tu aimes les bisous et tu aimes faire le blasé. Tu aimes nous lécher les joues. Tu adores tout ce qu'on te donnes, de la boite en carton au nounours avec un pull rouge ramené d'une foire agricole allemande par Papylex. Tu ne fais pas papababapaaaba mais bup bupbuh. Quand tu pleures, tu retrousses légèrement ton petit nez et ta lèvre supérieure. Tu adores ta poussette et la voiture mais tu déteste la super écharpe que je voulais tant que tu adoptes. Tu souris quand tu as fini de faire caca et tu rigoles quand je découvre la monstruosité dans ta couche. Tu es capable de me regarder parfois avec tellement de tendresse que je me demande qui est le parent. Tu découvres et tu explores et puis, pouf, en fraction de seconde tu t'écroules endormi.
Et là je te regarde comme si je ne te connaissais pas et je m'emerveille encore une fois devant tes petits yeux entre-ouverts, la bave qui coule légèrement, ta respiration forte et tes petits bras en l'air. Il n'y a pas de doutes, tu es bien notre fils!

mardi 4 janvier 2011

Sans commentaires...

Ce matin dans la salle-de-bain

- Pierre, viens un peu...
- pourquoi?
- J'sais pas, viens vite Pierre, je crois que c'est grave... Prépares-toi on fonce à l'hosto, là c'est grave!
- mais pourquoi?
- Putain, fais pas chier et viens, il y a un problème avec le zizi de Samuel... Il est pas comme d'habitude...
- Quel problème?
- Mais viens voire, merde!
...
- Mais, il bande, qu'est-ce que tu t'ennerves comme ça?
- ...

Donc les bébés ça bande...