mardi 17 mars 2015

Cette autre vie

J'écoute ou je découvre à nouveau ces mélodies qui m'ont transportées, qui m'ont construites, qui m'ont faite pleurer avant vous.
J'ai un trop plein de souvenirs, des souvenirs de cette autre vie. 
J'ai des souffrances plantées dans mon coeur et des mes entrailles. 
J'ai des bonheurs et des joies immenses qui perlent à mes yeux.
J'ai des amours et des haines qui me respirent et qui m'étouffent. 
Des amis, des rires, des pleurs, des disputes, des déchirures, de la colère et de la culpabilité. 
Des erreurs de parcours, des choix difficiles, des décisions importantes, des étapes nécessaires et des portes closes.
J'ai des enseignements tirés, des bugs mentaux, des erreurs commises plus de cent fois, des forces de mes expériences et des drames magistraux.
J'ai des peurs qu'il ne vaut mieux pas expliquer, des terreurs nocturnes, des secrets inavouables.
J'ai des bons mots, des mots doux, des tendresses et des roses.

Avant vous mes amours, j'ai eu cette autre vie.

Cette autre vie qui me permet d'être votre mère, sincèrement, entièrement, pleinement, à la vie, à la mort.
Je l'ai aimé cette autre vie, j'y reviendrai bien souvent, en plaquant tout, tête baissée, les narines fumantes, je la désire, elle me manque. Je l'ai aimé autant que je peux la haïr bien souvent, de ne plus exister... Pourtant...

Pourtant, je meurs si cette autre vie me vole à vous, mes amours. Si elle me vole à toi, à ton frère, que je meure!

mardi 3 mars 2015

Ne regarde que maman mon boubou

Je t'ai dit regarde maman, ne regarde que maman mon boubou.
Et tu m'as regardée, de ce regard empli d'effroi et d'horreur.
Je t'ai dit tu peux hurler si tu veux.
Et tu as hurlé de toutes tes forces.

Ton père, tentait d'extirper cet énorme écharde profondément ancrée dans ton doigt.

Et j'ai répété regarde maman mon boubou et au milieu de tes hurlements et sous ton regard terrifié et douloureux j'ai tenté de te faire le plus beau et le plus chaleureux des sourires.

Et puis papa a fini par retirer l'écharde et tu as retrouvé le sourire. On a regardé ce bout de bois, déposé sur le côté et on a regardé le trou béant dans ton doigt et on t'a dit que tu avais été bien courageux.
Alors dans ton regard, j'ai retrouvé mon boubou.