mardi 24 décembre 2013

Un bébé ça pleure Madame!

C'est pas votre premier quand même Madame, vous ne savez pas qu'un bébé ça pleure?

Celle-là, je l'entends encore une seule fois et je tape dans le tas!

Non je ne savais pas qu'un bébé pouvait pleurer autant de douleur. Je ne savais pas qu'un bébé pouvait avoir du reflux gastrique et en pleurer jour et nuit. Je ne savais pas que j'allais ne plus en pouvoir et je ne savais certainement pas que j'allais pleurer de devoir le laisser chez ses grands-parents pour pouvoir nous reposer un peu.
Je ne savais pas que chaque hurlement allait me plonger un peu plus dans une profonde mélancolie, je ne savais pas que j'allais me sentir à ce point impuissante et en même temps en colère contre mon bébé.
Je ne savais pas que je n'allais pas pouvoir profiter de mon dernier petit bébé dans ses tout premiers mois de vie, je ne savais pas que j'allais lui reprocher d'exister, je ne savais pas que j'aurai envie à trois heure du matin de le donner à quiconque peut supporter ses pleurs et hurlements.
Je ne savais pas que j'allais me haïr à ce point d'avoir envie de fuir loin et de ne jamais revenir.

Non, vraiment, je ne savais pas qu'un bébé pouvait autant hurler.

Comme quelqu'un m'a dit, c'est pas pour toute la vie, alors ça aussi ça passera.

mardi 3 décembre 2013

On va le rendre maman!

- Je n'en peux plus de cet enfant, il ne fait que brailler...
- Alors, on va le rendre maman! Pleure-pas maman!

Et j'ai lu dans ton regard tout triste, que tu avais pris cette décision, malgré l'amour que tu portes à ton petit frère, pour protéger ta maman.

Alors j'ai rembobiné le film, parce que là, on s'égare.

- Non mon boubou, on ne va pas rendre petit frère, d'abord parce que ce n'est simplement pas possible et puis surtout parce qu'on l'aime tous.

Je suis restée complètement pantoise.
J'ai l'impression de ne plus rien gérer et une chape de béton m'est tombée sur les épaules. Des angoisses, des idées sombres, du désespoir, de la fatigue et beaucoup de peur de tout et de rien, sont venus me bouffer le ventre et j'ai tellement pas géré que je t'ai fait porter tout ce poids aussi.
Du haut de tes trois ans, tu es tellement pragmatique et prêts à faire des concessions pour protéger le bonheur de ta famille et ceux que tu aimes. Tu as l'intelligence du cœur, tu es plein d'amour, tu es prévenant et tu anticipes tellement tous nos besoins. C'est tellement ancré profondément en toi que je me suis sentie comme une merde qui hurle sur ses enfants parce que je n'arrive pas à surmonter ce qui me semble être la plus haute montagne de la terre.
Il faut que je me reprenne et vite, parce que ce n'est pas à toi de faire des sacrifices, ce n'est pas à toi de protéger tes parents, ça c'est notre rôle même si on l'a un peu oublié ces derniers temps.

- Non mon boubou, on garde petit-frère avec nous et viens avec moi lui faire des bisous pour le consoler!

Et Raphaël s'est endormi.

vendredi 15 novembre 2013

Oui moi aussi je t'aime boubou!

Pour des raisons de logistique, tu dois prendre ton bain avec moi.
- Non pas le bain avec maman, elle pique maman. Aller maman, sors!
- Oui moi aussi je t'aime boubou!

Je te gronde dans la voiture -j'ai déjà oublié pourquoi-
- J'aime pas maman, elle est méchante, je veux une autre maman!
- Oui moi aussi je t'aime boubou!

Je viens te chercher à l'école.
- Elle pu-du-ku maman!
Et ça devant tout le monde!
- Oui moi aussi je t'aime boubou!

Je te gronde pour une sombre histoire d'objet volant tout à fait identifié.
- Sors d'ici, je veux plus te voir à la maison maman!
- Oui moi aussi je t'aime boubou!

J'explique à ton père, qu'il est grand temps que j'aille chez le coiffeur.
- Oui maman a des araignées dans les cheveux. Beeerk!
- Oui moi aussi je t'aime boubou!

Mais tout est pardonné quand sort de ta bouche cette magnifique phrase, tout en rondeur et en douceur:
- T'aime ma maman.
- Oui moi aussi je t'aime boubou!

mardi 5 novembre 2013

Berceuse

Raphaël dans son transat nous observe vivre, calmement, en tétant. Il agite de temps à autres les bras en poussant de petits cri pour nous rappeler qu'il est là, lui aussi. On se retourne et il nous souri.
Qu'il est beau avec ses yeux bleus et ses traits si fins. Qu'il est reposant depuis qu'il n'a plus ses coliques, qu'il est tendre depuis qu'il n'a plus les sourcils froncés à force de pousser sa crotte.
Et puis on continue ce qu'on était en train de faire et il s'endort tout doucement.

Electrochoc

Quand est-ce arrivé que tu es devenu si grand?
Voilà que tu a ton propre avis sur tout, que tu lances de grands débats, que tu polémiques chacune de nos décisions. Tu veux faire caca tout seul, tu veux t'habiller tout seul, tu veux langer ton petit-frère tout seul.
Un jour tu as rangé ta tutute dans la boite aux trésors -juste pour la journée mais quand même- et puis le lendemain tu m'explique que putain c'est un gros mot et que je devrais surveiller mon langage -merde alors, que vais-je dire dorénavant?-
Une après-midi tu décides que la sieste c'est pour les bébés et puis tu t'inquiètes de comment arriver à calmer Raphaël.
Un matin, tu ne rentrais plus dans tes pantalons, il a même fallu renouveler tes chaussettes.
Ce week-end, t'as pris ton petit vélo sans pédales et t'as fais le tour de la ville.
T'as payé ta première compote de pomme après avoir dit à ton père, papa donnes-moi l'argent.
En un coup tu fonces aux toilettes pour monter sur ton petit tabouret, baisser ton pantalon, tenir ton zizi droit et pisser bien au milieu et moi j'ai l'air du cruche à t'attendre derrière la porte.
Hier je t'ai refusé un biscuit avant de manger et tu m'as dit que papa avait dit oui mais papa il n'est même pas là. Tu accuses Raphaël d'avoir mis des miettes dans le canapé et Lola d'avoir fait pipi sur la planche.
Tu ne dis plus Fafawel mais Raphaël, tu ne dis plus Mamuel mais Samuel, tu ne dis plus mapa mais papa et maman et ça je l'ai remarqué comme ça en une fois, comme un électrochoc.
Tu donnes ton nom de famille à qui te le demande. Mais d'où tu le connais ton nom de famille? D'où tu sais qu'en automne les feuilles tombes, puis la neige et puis il y a à nouveau des feuilles vertes sur les arbres et qu'ensuite, seulement on va nager dans la mer?
C'est arrivé comment? Par quelle porte secrète? Par quel envoûtement? Par quel chemin de traverse?

Et puis tout d'un coup, tu geins, tu pleurniches, tu trébuches, tu veux ta maman, ta tutute et ton doudou -dans l'ordre des préférences- tes demandes ne sont plus rationnelles, tu te fais pipi dessus -et caca dans tes bons jours-, tu n'arrives pas à fermer ta veste, tu ne fais pas attention en traversant la route, tu veux te marier avec ta maman et défies ton père en lui balançant c'est ma femme!

Alors en un coup, je me rappelle que tu n'as que trois ans, que tu es encore un tout, tout petit garçon, avec de toutes petites mains, de tout petits pieds dodus et que tu as tellement besoin d'un gros câlin.

vendredi 4 octobre 2013

Pourquoi Samuel a trois ans?

- Bon anniversaire mon boubou!
- Pourquoi?
- Parce qu'aujourd'hui tu as trois ans.
- Pourquoi?
- Parce qu'il y a trois ans tu es né.
- Pourquoi?
- Parce que papa à planté sa graine dans le ventre de maman après une séance de câlins, il y a exactement trois ans et neuf mois.
- Pourquoi?
- Parce que papa et maman, voulaient un petit bébé, tout comme toi!
- Pourquoi?
- Comment ça pourquoi?
- Pourquoi?
- Parce que!
- Pourquoi?
- ...
- Pourquoi, maman?
- Bon, pour que trois ans et neuf mois plus tard, aux alentours de vingt heures quarante, une maman qui aime son boubou, puisse le serrer très fort dans ses bras et lui dire tout l'amour qu'elle a pour lui...
- Ah!
- Alors bon anniversaire mon boubou...
- Pourquoi?
- Pour qu'un putain de petit emmerdeur demande, trois ans et neuf mois après, pourquoi! C'est clair?
- Pourquoi?

Samuel, trois ans aujourd'hui est entré dans l'ère des grands questionnement de la vie, traduit par des pourquoi à toutes heures du jour et de la nuit!

jeudi 26 septembre 2013

Un amour de frangin

Je me serai attendue à tout comme réaction de ta part quand je suis venue te chercher à l'école, à l'annonce de Raphaël est chez bonne-mamie, on va tous bien dormir cette nuit, sauf à ça:
Ou est mon bébé? Je veux mon bébé! Non veux pas rentrer maison sans mon bébé!

Tu pourrais pas juste être jaloux comme tout les grands-frères du monde, plutôt qu'être un fils culpabilisant?

Dis maman, il va revenir bébé?

lundi 23 septembre 2013

Le jour ou je suis venue chez toi

Chaque jours un élève présente une surprise à sa classe. La tienne, ton petit-frère.
Voilà comment j'ai débarqué dans ta classe à dix heures encore mal réveillée, cernée et complètement hirsute sans avoir eu le temps de me doucher, avec ton petit frère enfin sagement endormi dans sa poussette.
J'avais rêvé qu'on m'offrirai un café, au lieu de cela, on m'a offert une place assise sur vos toutes petites chaises disposées en cercle. J'avais les jambes sur le ventre et une envie de fuir perdue au milieu de tous ces petits nains bruyants et gesticulants. J'ai regardé ta maîtresse, ce n'était pas à cause du manque de café mais j'ai bien vu qu'elle avait une auréole au-dessus de la tête.
Elle a juste dis, assis, nos invités sont là.
Toi tu t'es levé, pipi maman (attention prononcez: pipiiiiiiiiiiii maaaaaaaaaaaaaamaaaaaaaaaaaan), elle a rétorqué Samuel, tu peux aller tout seul, on t'attends avant même que je ne commence à paniquer du style où sont ces putains de chiottes pour mini humanoïdes?
A ton retour des sus-dites toilettes elle t'a demandé d'où venait Raphaël et toi du tac-au-tac, ventre maman!
Devant le regard approbateur de ta maîtresse, tu as relevé le menton tellement fier.
Et moi, mes genoux me transperçaient les côtes. Je rêvais toujours de café bien serré au moment où ta maitresse a eu la gentille et délicate attention de chanter une chanson douce pour bébé. Heureusement que vous chantiez tous faux, sinon c'est maman qui se serait endormie sur sa trop petite chaise empalée sur ses propres genoux.
Après dans sa maison un grand cerf, et au clair de la lune, une nouvelle initiative de ta maîtresse, m'a sauvé la vie, faire le tour de tous ces charmants bambins avec Raphaël afin qu'ils puissent tous voir ses petits yeux, ses traits si fin, lui tenir la main et lui caresser les cheveux. J'ai déplié mon corps en manque de café, de douche et de maquillage et je me suis déplacée d'un gnome souriant et impressionné à l'autre, suivi par toi qui ne manquait pas de rappeler à chacun de tes petits camarades attention mon bébé, pas faire mal mon bébé!
J'ai pas eu de café ce matin là mais j'ai eu l'honneur de pénétrer ton nouvel univers, d'être assise parmi tes nouveau copains, ta maîtresse, entourée de vos dessins, vos jeux, et de vos pots de plasticine. Au final je m'y suis sentie bien, je serai bien restée plus longtemps mais si nous n'étions pas partis rejoindre ta bonne-mamie au restaurant, je n'aurai jamais eu droit à ce premier et magnifique t'aime maman qui a fini de me raviver le teint et de mettre du blush sur mes joues.

Je t'aime aussi boubou -Et Raphaël entre dix et vingt-et-une heure-

vendredi 6 septembre 2013

Je crois qu'on n'est pas passé inaperçu!


- Je crois, Madame que l'on s'est mal compris: il n'y a pas encore de cantine à l'école, il faut donc prévoir à manger pour votre enfant...
- C'est donc pour ça que Samuel nous a dit que, je cite: ami Samuel donné tatines à Samuel!
- Oui, on a demandé la charité auprès des autres enfants pour des bouts de tartines.
- Et elle revient quand cette cantine? Parce que si mon pauvre enfant doit compter sur moi pour un repas équilibré tous les jours, autant l'envoyer tout de suite au Quick ou chez Pizza Hut!

Voilà comment au troisième jour dans ta nouvelle école, je fus cataloguée comme mère déficiente et ton père comme la mauvaise personne à qui donner les informations.
Mais on s'en sort relativement bien, au moins toi, tu as des affaires de rechange tous les jours...

vendredi 30 août 2013

Vacances

Tout d'abord pleurer à gros bouillons.
Parce que c'est ton dernier jour de crèche, parce que tu ne verras plus tes puéricultrices préférées et tes copains ou peut-être parce que je ne les verrai plus, parce que c'est une page qui se tourne et que moi, ça me bouleverse complètement.
Parce que je suis à bout de force et que je vous envoi à la mer avec votre père et Bonne-mamy, parce que petit-frère me manque déjà alors qu'une heure auparavant j'avais juste envie de le balancer par la fenêtre -du rez-de-chaussée, entendons-nous-, parce que la maison est si vide.
Ensuite pleurer encore parce qu'on se reproche mille horreurs, parce qu'on à l'impression d'être une mère épouvantable, parce qu'on se sent nulle et qu'on ne mérite pas d'avoir de si beaux enfants.
Et puis se dire qu'il faut qu'on remue ses fesses et trouver le courage de sortir faire des courses, croiser une voisine et amie et se faire remonter le moral, s'entendre dire qu'on ne doit pas culpabiliser, que ce qu'on vit est parfaitement normal, s'acheter les pires crasses du marché, des bonbons, des chips, des trucs dont on jamais entendu parler et au retour à la maison se faire une orgie sur fond larmoyant.
Aller dormir avec cette boule au ventre de culpabilité et s'endormir comme une masse douze heures d'affilées. Au réveil se sentir moins coupable, se sentir vivante et n'avoir qu'une envie, en profiter.
Voir son père à midi, sa meilleure amie l'après-midi, ses amies au soir et se dire combiens de putains que ça fait du bien.
Et puis demain, je vous rejoins, j'espère heureuse de vous retrouver, en me sentant moins minable et bonne à rien, avec l'envie d'être votre mère pour le meilleur et pour le pire.
Me pardonner de n'être pas une mère totalement dévouée et exemplaire, me pardonner de ne pas être ce que la société attends de moi, une mère qui vit pour et par ses enfants, me pardonner d'avoir envie d'être encore une femme. Voila ces deux nuits et cette journée, vont me servir à ça...

mercredi 28 août 2013

L'étranger

Il voue un amour sans failles à cette tute. Il a du mal à finir ses biberons. Il confond légèrement le jour et la nuit. Il nous observe religieusement quand on lui parle. Il a les traits si fins et si harmonieux. Il sourit dans le bain. Il a du mal a pousser sa crotte mais quand il pousse, il déborde.
Il a toujours un filet de lait à la commissure des lèvres. Il rote pas très souvent mais quand ça sort, ça réveille le quartier. Il réagit fort en ta présence et te tire la langue quand tu la lui tire. Il ne pleure pas lui, non il hurle. Il a tout pleins de cheveux avec une légère nuance auburn. Il a les yeux bleus de ton père et mon strabisme nocturne.
J'en suis encore à l'étudier sous toutes les coutures. J'apprends à le connaître et à l'aimer. Je l'apprivoise tout doucement ou plutôt il m'apprivoise tout en douceur.
Il n'est plus tout à fait un étranger, il trouve sa place dans notre trio, naturellement finalement.

Qu'est ce que tu en penses Boubou, on le garde alors petit-frère?

samedi 17 août 2013

Voilà comment il est entré dans nos vies ce jeudi huit aout deux-mille treize

Après des semaines de contractions plus ou moins fortes, de fausses alertes de départ pour l'hôpital et de retour vers la maison, après des semaines d'une maman fatiguée arasée et irritable, je me suis réveillée ce jeudi là en perdant les eaux.
Papa t'a conduit à la crèche et moi je suis allée à l'hôpital.
Tu savais que petit-frère allait arriver, on t'avait suffisamment briefé.
Petit-frère est arrivé plus vite que prévu et ce jeudi là, à ton retour de crèche, tu as pu découvrir le petit paquet endormi dans mes bras.
Il avait un cadeau pour toi et tu avais un cadeau pour lui. Vous avez fait connaissance.
Mes craintes de jalousie se sont envolées quand je t'ai vu t'approcher fièrement de ton petit-frère pour le couvrir de bisous.
Ce jeudi huit aout deux-mille treize, tu as grandi en un coup, tu ne ressemblais plus à un bébé mais à un petit-garçon, à un grand-frère.
Heureusement que tu t'es fais pipi dessus pour me rappeler que tu resteras à jamais mon grand bébé à moi.
Les jours ont passé, la semaine s'est écoulée et je suis émerveillé devant ce petit-être, cette petite tête chercheuse et devant ton investissement et ta tendresse envers lui. Vous me surprenez chaque jours, chaque heures et chaque moments. Je suis émue quand tu t'inquiètes pour petit-frère qui pleure, je suis toute retournée quand tu insistes pour lui faire des bisous, je rigole quand tu montres toutes les vidéos de toi à ton petit-frère endormi, en commentant tes moindres faits et gestes et je suis fière quand tu arraches le doudou de petit-frère des mains de celui qui a osé le prendre, en disant à Fafawel ça! (traduction de la mère, Raphaël). Il te faut visiblement moins de temps qu'à nous pour apprivoiser ce petit étranger qui a débarqué dans nos vies et dans notre maison et ça me touche.
Je suis toujours fatiguée, les nuits sont difficiles, je n'ai pas toujours le temps de répondre à tous tes besoins mais je suis sure d'une chose, ma famille, je l'aime plus que tout.

mercredi 10 juillet 2013

Mickey ou le drame d'une mystérieuse disparition

Depuis une semaine Mickey avait disparu.

- Sam, il est où Mickey?
- Pati Mickey! (avec un haussement d'épaules)
- Non Sam on est sérieux, essayes de te souvenir de ce que tu as fait de Mickey!
- Pati Mickey!
- Sam, fais un effort! Où est Mickey?
- Lé où Mickey maman? Lé où Mickey? Miiiiiiickey! (les larmes arrivent)
- Oui Sam, c'est la question où est Mickey?
- Pati Mickey!

On a tout retourné la maison, on a tout retourné la camionnette de papa, on à tout retourné internet pour trouver le même Mickey, j'ai tout retourné le magasin, j'ai tout retourné un collègue pour qu'il retrouve dans la station service perdue au Luxembourg le même Mickey...
Et finalement jour de miracle papa a retrouvé Mickey rangé bien sagement dans les rangements cachés des fausses cloisons de la camionnette.
Sam quand on te demande où il est Mickey, c'est parce qu'on attends une réponse du style, très chers parents, il me semble que je l'ai rangé dans la camionnette de papa mais ne vous inquiétez pas je vais aller le rechercher. Ah et je vous aime aussi.
Merci de ta compréhension!

lundi 1 juillet 2013

Mal

- A mal maman?

Non maman n'a pas mal, maman elle n'en peux plus, maman elle va exploser.
Maman elle se traîne du lit au canapé, du canapé au bureau et puis à la crèche en passant mille fois par la cuisine et elle finit comme une crêpe à nouveau dans son lit. Puis maman elle dort plus, non elle vous écoute ronfler toi et ton père, et puis elle vous écoute râler parce que maman a encore fait trop de bruit cette nuit.
Maman elle rate toutes les fêtes sympas parce qu'elle boit pas maman, parce qu'elle est fatiguée maman et parce qu'elle a des contractions maman, et parce qu'elle est trop grosse maman.
Maman, elle craque tous ses pantalons parce qu'elle doit ramasser tes jouets et les chaussures de papa qui traînent, et ses chaussures à elle aussi d'ailleurs. Maman elle se prend tous les chambranles de portes, parce que d'une minute à l'autre son ventre n'a plus la même taille, on lui dira d'ailleurs à petit-frère d'arrêter de se tortiller.
Maman elle a des contractions, alors elle prend des médicaments qui donnent le brulant et une furieuse envie de dodo, alors maman oublie ses médicaments et puis elle n'a plus le brulant mais à nouveau des contractions, alors maman reprend ses médicament et y rajoute de l'anti-reflux et beaucoup de café.
Maman commence à en vouloir à cette p... d'Eve, c'est de sa faute après tout! Tu enfanteras dans la douleur, tu l'as dit bouffi! Et puis maman elle jalouse les vaches, c'est vrai, leur petit veau à peine né, il marche déjà tout seul et vient se nourrir tout seul et puis est-ce qu'elle ont seulement conscience que ça fait un putain de mal de gueux que d'avoir une boule de bowling qui remue sans arrêts, et puis est-ce qu'elle ont du reflux gastrique les vaches?
Et puis maman, elle en a marre d'entendre qu'elle a la grossesse rayonnante. Non maman n'est pas rayonnante, maman elle a des boutons partout, des lignes bleues sur les seins, les chevilles gonflées, des valises noires sous les yeux, du reflux gastrique, des cheveux gras et des pellicules et maman a le teint blafard caché par un épais maquillage.
Maman elle en a marre d'être gentille, parce que là maman elle a envie d'engueuler tout le monde, d'être méchante et chiante, et elle l'est parfois -rarement- d'ailleurs. Faut pas l'approcher, faut pas lui parler, faut pas la toucher. Bref c'est maman-sens-interdit.
Et puis maman elle râle contre le principe même de la reproduction humaine.
Et puis maman, elle pleure à gros bouillon, tout le temps parce que tout ça...

- Oui mon boubou, elle a mal maman, alors sois gentil et descend de là tout de suite!

mardi 25 juin 2013

Toi le frère que je n'ai jamais eu

C'est quoi avoir un frère ou une sœur? C'est comment?
Moi je ne connais pas. Je connais juste être enfant unique et j'aurai tout donné pour avoir une fratrie autour de moi.
Ce n'est pas faute d'avoir fait le même vœu pendant des années, d'avoir ruiné les poches de mes parents en balançant quantité de piécettes dans les fontaines à vœux, d'avoir des martingales et d'avoir fait du chantage à D. en qui je ne crois en fait pas.
J'avais des amis imaginaires, un certain Scott pour jouer avec moi à des jeux de société ou il faut être minimum deux. C'est étrange, soit Scott me laissait souvent gagner, soit il était vraiment nul mais j'étais imbattable quel que soit le jeu -non je ne trichais pas-
J'avais même mis ma mère sur le banc des accusés et m'était fait tout un film sur des retrouvailles avec un frère, un fils qu'elle avait abandonné des années auparavant, suite à une lettre froissée que j'avais trouvé dans la poubelle -oui je fouillais les poubelles- En fait, ma mère, avait simplement jeté une publicité pour des cadeaux de la fête des mères. Une publicité très originale avec un texte qui disait maman je t'aime, tu es la meilleure mère du monde, je le sais alors je t'offre cette magnifique parure manuscrit à la manière d'un enfant de pas plus de dix ans. Pour me prouver que c'était de l'encre d'impression et non celle d'un stylo plume, elle a été jusqu'à lécher cette feuille froissée tout droit sortie de la poubelle.
Sinon j'avais également tenter de convaincre une de mes amies de me donner son petit frère, après lui avoir lavé le cerveau pendant des heures avec des phrases telles que mais il est nul, il est bête, il t'encombre, il est gringalet, il sert à rien. Non elle n'a pas voulu malgré qu'elle soit d'accord avec moi. Seulement il fallait que je comprenne que malgré tout c'est son petit frère et qu'elle ne veut pas le donner, c'est tout.
Ainsi me voila des années plus tard, avec la chanson, toi le frère que je n'ai jamais eu, trottant dans la tête, enceinte de ton petit-frère, me disant que c'est formidable, tu n'auras pas à vivre ces heures de solitude à imaginer et à rêver d'une fratrie.
Seulement, je ne me suis jamais posée la question si c'était vraiment si chouette d'avoir une fratrie.
Et tout d'un coup j'ai peur, parce que je ne pourrai jamais t'aider, vous aider dans les moments de conflits ou de doutes, je n'arriverai jamais à comprendre quand l'un de vous me dira je hais mon frère, je devrai toujours me référer à votre père, aux bouquins, à ce que les gens en pensent, parce que moi, je n'ai aucune idée de ce que l'on peut ressentir ou éprouver pour ses frères ou sœurs.
En tant que mère ça fait méchamment peur de ne pas pouvoir tout contrôler, tout gérer, répondre à toutes les attentes.
Mais je suppose qu'à ça aussi, je m'y ferai.

vendredi 31 mai 2013

Il ne perd pas le nord lui!

- C'est qui mon poussin?
- Mamuel!
- Et moi je suis qui?
- Poule!

***

- Maison de Mamuel
- Seulement de Samuel?
- Un peu de papa, un peu de maman, un petit peu Lola
- Et de petit-frère aussi bientôt? Non?
- Hum, non! Maison petit-frère, ventre maman...

***

- Papa chantier?
- Oui mon boubou, papa est sur son chantier! Et maman elle va ou maintenant?
- Crèche!
- Oui mais après t'avoir déposé, elle va ou maman?
- Crèche!
- Non, moi je vais au bureau après!
- Mamuel aussi bureau!
- Ah oui? Et au bureau de Samuel, c'est qui le chef?
- Mamuel!

mardi 21 mai 2013

Ca aussi ça passera

Je suis fatiguée, je suis au bout du rouleau.
Sentir bouger ton petit-frère, n'arrive même plus à m'arracher un sourire.
Je te regarde courir dans un sens et puis dans l'autre et je me dis qu'il est bien loin le temps ou tu rampais à peine avec ta petite balle comme soutien-menton et je soupire. Je soupire de fatigue et c'est malheureux.
Comment font-elles, ces autres, ces mères parfaites à l'allure toujours impeccable, sans trace de morve sur les épaules? Comment elles font pour regarder avec amour et tendresse leur ainé qui éclatent leurs jouets dans tous les coins en hurlant, pendant que le petit dernier en fabrication s'agite en elles en prenant bien soin de bien viser la vessie?
Comment font-elles pour préparer chaque soirs des repas sains et diététiques? Comment font-elles pour que leurs moutards ne connaissent ni le Ketchup, ni les frites, ni le sucre, ni même le mot bonbon?
Comment font-elles pour dire que la maternité à fait d'elles des Femmes? Que la maternité c'est tout ce qui leur manquait? Qu'avoir des enfants c'est tellement naturel?
Ont-elles des psy, des coach de vie, des Super Nanny? Ont-elles des femmes de ménages à résidence, des cuisinières, des jeunes filles au pair, des mari qui font couler des bains chauds?
Et puis non de D. elles assurent encore au boulot...
Moi je surfe sur les sites tels que mères indignes, alors que je devrait absolument bosser dur et je me sens le temps d'une lecture moins coupable, moins sale de morve et de déjections diverses, mon salon me parait moins local de crèche un jour de fête et ma vie moins fichue.
Pourtant je t'aime Boubou et j'aime déjà ton futur petit-frère danseur de capoeira, c'est juste que là, je suis fatiguée, je suis au bout du rouleau mais ça aussi ça passera.

Et toi la mère parfaite, qui passe avec ton chiard aux couettes impeccables, sale P. de crotte de M. de bique, étouffes-toi avec ta chemise blanche ultra bright parfaitement repassée et va fa dans la malle à jouets de maïn fils -je crois qu'il doit y avoir des restes de la pizza de la semaine dernière- !

Ouh c'est méchant ça mais ça détend!

mardi 14 mai 2013

Je comtpe jusqu'à trois

- J'ai dit non Sam, tu descends tout de suite!
- Non!
- Je compte jusqu'à trois...

Première phase:
Tu descends tout de suite, je n'ai même pas le temps de terminer ma phrase que tu es déjà en bas, près de moi, me regardant avec amour et attendant bien sagement mon regard affectueux et plein de tendresse.

Seconde phase:
- Je compte jusqu'à trois et si j'arrive à trois avant que tu ne sois redescendu...

"Merde que disais le livre encore? Pas de punition impossible ou plus importantes que la bêtise elle-même, un truc du genre... "

    ... je ne mets pas la musique!

Et tu descends après une courte réflexion ou il t'apparaît plus qu'évident que si tu n'obéis pas immédiatement, tu en ressortirai perdant.

Troisième phase:
- Je compte jusqu'à trois et si j'arrive à trois avant que tu ne sois redescendu, je ne mets pas la musique! Ok, un, deux, ...
- Trois!

Et tu pars dans un fou rire, tu sais que de toutes manières si c'est pas maintenant la musique, ça sera pour dans une heure et tu as raison, j'ai une mémoire de poisson rouge en matière de punitions.

Ce qui nous mène donc à la phase quatre:
-Je compte jusqu'à trois et si j'arrive à trois avant que tu ne sois redescendu, non seulement je ne mets pas la musique mais en plus, je ne te donnes pas de biscuits. Et si j'arrive à quatre, je te prive de desserts. A cinq, pas de compote de pomme que tu aimes tant. Et si pour ton plus grand malheur, j'arrive à six, tu dors sans doudou et tutute ce soir!

Celui qui a écrit dans ce foutu bouquin, qu'on ne punit pas un enfant qui n'obéit pas, en le privant de dessert, ou de nourriture ou de doudou, n'a pas d'enfant! Parce qu'au final, expérimentation faite, rien de tel qu'une bonne menace de punition bien cruelle pour faire redescendre un enfant d'un escalier plus que dangereux! Et puis sinon, à quoi serviraient les psy?

A la phase cinq, je te jettes sous la douche froide, à bon entendeur, bisous!

Et pour la phase six, laisses-moi encore un peu de temps pour réflexion...

jeudi 9 mai 2013

Fête des mamuel

- Non Sam, ça c'est le cadeau que toi, tu dois offrir à ta maman, moi, pour la fête des mères.
- Cadeau Mamuel!
- Oui mais que Samuel doit offrir à maman!
- Non cadeau Mamuel Papa!

Oui je suis réellement en train de négocier le cadeau que tu as fait pour moi à la crèche!

- Oh non boubou, on ne l'ouvre pas maintenant, c'est pour dimanche, pour la fête des mères!
- Non cadeau Mamuel, mamuel ouvrir!

Voilà comment j'ai découvert mon cadeau de fête des mères un mercredi huit mai et comment mon cadeau a fini trônant dans ton espace de jeu.

lundi 6 mai 2013

Chocolat mon amour

J'arrive à la crèche, je t'attends à la barrière, tu me vois...
Et tu recules, tu vas te cacher dans les jupes de la puéricultrices, tu me jettes des regards terrorisés et malheureux.
Le doute m'envahit: qu'ai-je fais? Que n'ai-je pas fait? Tu ne m'aimes plus? C'est vrai je suis une très mauvaise mère!? J'ai un horrible bouton sur le nez? Je suis dans la quatrième dimension?
La puéricultrice te demande si je suis bien ta mère ou si je suis la mère de Cosmo? Tu refuses de répondre, l'air complètement terrorisé et moi je m'enfonce dans mes doutes et pour la première fois j'ai presque envie de pleurer.
Et puis la puéricultrice se souvient et moi je respire à nouveau: elle avais promis à ceux qui rangent le foutu bordel de la crèche, du chocolat.
Comment n'y avais-je pas pensé plus tôt? Je suis arrivée entre le moment du rangement et le moment de la récompense et de peur de ne pas recevoir ton précieux bout de chocolat, tu ne voulais pas partir avec moi.
Je suis rassurée! Ou pas? Comment oses-tu préférer du chocolat à ta mère? Même s'il s'agit de chocolat noir avec noisettes! Moi! Ta mère qui a eu attendu dix-huit heures à l'hôpital, qui s'est déchirée pour te mettre au monde...

En même temps, le coup du chocolat, pour que tu ranges derrière toi, c'est à envisager...

vendredi 19 avril 2013

D'une histoire à l'autre

C'est différent.
Il donne des coups de pieds ailleurs, il ne se réveille pas aux mêmes heures et ne me réveille pas aux mêmes heures.
Je n'ai pas envie des mêmes choses, j'ai plus envie de cornichons et de fruits frais. Je n'ai pas les mêmes angoisses.
Et puis maintenant tu es là et tu interfère dans l'équation.
Enceinte de toi, je pouvais me prélasser ça et là. Je n'étais pas obligée de nettoyer continuellement derrière toi. J'avais le droit de m'apitoyer sur mon sort et geindre à tout bout de champs. Je pouvais avoir mal au dos à mon aise et ne rien faire. Je pouvais respecter de ne rien porter, de ne pas trop bouger, de ne pas trop m'activer, de ne pas trop en faire et surtout de dormir tout ce dont j'avais besoin.
Il est loin ce temps là, elle est loin cette grossesse là.
Maintenant c'est du quasi militaire.
Tu jettes des objets par terre et à ma demande que tu les ramasse, tu reponds par un magnifique non, maman faire!
Je veux m'assoir sur une chaise qui m'a l'air bien confortable pour soulager mes douleurs lombaires et ta réaction est directe et sans appels non maman, mon place!
Je m'organise une grasse matinée, non maman debout!
Je veux du silence, maman musik
Je veux manger des gaufres, du chocolat, des bonbons, des biscuits, des cornichons et du saucisson, tout ça en même temps, moi aussi maman!
Je veux dormir, maman doudou!
Je veux regarder la télé, maman Mickey!
Je veux la paix, ou il est Mamuel? Ah il est là... Coucou!

Et ton père, n'en parlons pas... Et Lola non plus...

Vous partiriez pas en vacances? Juste quelques jours...
Non?

vendredi 12 avril 2013

Cette maman là

Tu avais l'air de souffrir.
Mais comme une mère indigne j'ai souri quand je t'ai entendu dire maman au milieu de tes gémissements nocturnes.
Je t'ai caressé les cheveux et posé des baisers sur ton front.
Tu as dit maman. Maman qui lève les yeux au ciel quand tu fais ton bébé, qui oublie ta tutute en bas et qui te propose de dormir sans pour une fois, qui n'hésite pas à te faire manger un cheese parce qu'elle à une furieuse envie de McDo, qui te fous à la crèche malgré un 38° juste pour avoir la paix une journée, qui fait semblant de dormir quand tu demande doudou en pleine nuit, qui mange en douce les bonbons que tu viens de recevoir, ...
Et pourtant tu as reclamé cette maman là au milieu de ta nuit agitée. Et c'est cette maman là qui a réussi à t'apaiser.
Je suis sortie de la chambre, tu dormais à nouveau calmement et moi j'étais heureuse d'être cette maman là.

mercredi 27 mars 2013

Pourquoi perdre son temps à pondre?

Avoir des enfants, ce n'est pas juste souffrir pendant neuf mois, voir son corps changer et négocier avec ses hormones, c'est aussi fabriquer l'être le plus parfait au monde et l'aimer avant même de voir sa frimousse.
Avoir des enfants, ce n'est pas juste être réveillé trop tôt le matin, c'est aussi les trouver si beaux quand ils dorment. C'est aussi s'emerveiller devant cette bouche entre-ouverte, ces petits doigts qui se referment autour du doudou, le mouvement de la tutute.
Avoir des enfants, ce n'est pas juste s'inquiéter de leur avenir, c'est aussi faire des rêves avec eux. Des rêves de tu feras ce que tu veux, tu le peux!
Avoir des enfants, ce n'est pas juste craindre qu'il leur arrive des malheurs, c'est aussi partager leur bonheur devant la neige, un biscuit, une glace ou un camion qui passe dans la rue.
Avoir des enfants, ce n'est pas juste veiller à ce qu'ils soient propre, qu'ils aient à manger ou à boire, qu'ils se soient brossé les dents, c'est aussi, inventer des rituels et des jeux pour que les brocolis paraissent aussi bon que les bonbons planqués dans le tiroir, pour que le brossage de dents devienne un jeu des plus rigolo.
Avoir des enfants, ce n'est pas juste notre vie qui s'arrête, c'est aussi notre vie qui commence mais en différent.

Je dis ça, parce que visiblement, il y a encore des gens qu'il faut convaincre...

jeudi 21 mars 2013

La boite à camembert hein!

Je viens te chercher à la crèche, on se dispute un peu, tu refuses de coopérer, tu te couches par terre et tu boudes. Je te traînes jusqu'à la voiture, je t'installe, passablement ennervée. Je m'installe à mon tour, toujours très ennervée, je mets la voiture en marche, je peste jusqu'au premier feu rouge et là, comble du Boubou, tu m'engueule.

- Oh Sam, la boite à camembert, hein!

Pour les non initiés au langage belge, pour les plus de soixante ans ou pour les moins de vingt-cinq ans, la boite à camembert, vient de ferme ta boite à camembert qui en des termes moins courtois veut dire ferme ta gueule ponctué d'un connard ou non, c'est selon. Ma foi, cette expression doit faire partie de notre inconscient collectif ou alors maïn fils est un génie, car il a compris tout de suite à quoi pouvais bien se réferer cette délicieuse expression, et pour preuve, il m'a répondu:

- Non, pas la boite à cacamabeber, la boite à tutute!

Et de là, nous sommes tous les deux parti dans un fou rire pas du tout contrôlé.
Notre premier fou rire partagé...

lundi 18 mars 2013

Horraire de nuit

Deux heures du matin, il y a petit frère qui se croit au festival de Hard Rock.
Cinq heures du matin, voila qu'il danse un pogo
Six heures du matin, tu t'obstines à boire un verre d'eau couché dans ton lit et je suis obligée de te changer.
Six heures trente, doudou est en bas de ton lit et quitte a ce que quelqu'un vienne te le remettre dans les bras, autant que ce soit moi.
Six heures quarante-cinq, tu n'as plus sommeil.
Moi si!

vendredi 15 mars 2013

Mémo

Dans quelques mois tu rentres à l'école et j'ai toujours cette boule au ventre.
J'ai peur qu'on oublie les personnes qui t'on vu grandir, qui t'on aimé, parfois puni et tous ces enfants.

Adriana, qui te court derrière depuis le début. Elle veut toujours te toucher, te carresser le visage, t'aider à monter les escaliers, te faire des bisous. Et toi devant ses avances, petit blasé, tu restes de marbre, pis tu te retourne vers moi, le regard implorant pour que je vienne te tirer des griffes de la jolie princesse.

Théo, ton tout premier pote, ton collaborateur des tous les coups. Celui qui a de jolies boucles blondes et de grands yeux, qui quand il te voit scande ton prénom, et toi, éternel petit blasé, tu le nies.

Cosmo, celui qui a eu une petite soeur et que tu regarde plein de pitier -ton tour arrive-

Sébastien, ton tout grand pote des quatre-cent coups, qui va toujours au coin parce que tapé Mamuel et qui, bien sur -on en est tous conscient- toi, tu n'as jamais frappé, ni poussé, ni même mordu.

Le petit Raphael, que j'ai vu un jour arriver clopinant lamantablement parce que tu lui avait mordu si fort le pied.

La belle Alba que tu regardes en bavant littéralement.

Wayan, trop petit pour t'interesser mais que moi j'ai vu marcher du jour au landemain.

Et puis il y a Sylvia, partie en congé maternité mais que tu as reconnue immédiatement des mois après. Sylvia que j'ai vu un jour penchée sur toi à t'étouffer de bisous. Sylvia, dont tu est le principal chouchou.

Fatiah, qui t'as surnomé boubougne et dont tu me parles toujours en rentrant à la maison. Parti Fatiah maison de Fatiah. Fatiah qui t'attends avec des biscuits pour t'amadouer. Fatiah qui t'arraches des bisous et, toi comme toujours tu fais le blasé mais si Fatiah ose ne pas te regarder à la seconde ou tu arrives comme un prince à la crèche, misère, tu la boude pour le reste de la journée.

Aurelie, jolie Lili, celle que tu as manipulée pour faire partie de ses chouchoux. Aurelie qui doit toujours te regarder quand tu fais le beau avec ta nouvelle écharpe. Aurélie qui t'autorise à couper les radiateurs avant de partir.

Naïma, celle que ton père regarde passer en bavant, celle qu'on entend rire de loin, celle que tu designes sur les photos, le sourire aux lèvres.

Farrah, la douce Farrah qui dit toujours que tu as été très sage et qui rate systématiquement son train à cause des retards de ton père.

La blonde néérlandophone monomanique qui n'est plus là mais qui dessinait tous les jours sur tes mains pour vérifier si on te lavait et qui nous faisait des remarques sur l'état de saleté avancé de tes vêtements.

La petite jeune, partie bien trop tôt qui avait toujours le sourire aux lèvres malgré des journées rudes -bande de petits monstres sauvages-

La directrice, qui ressemble à une directrice. Tout tourne, tout le monde marche droit, ça sent bon dans la cuisine et on l'entend de loin.

Comme ça on oubliera pas, hein Boubou. Et puis c'est pas vraiment fini ton petit-frère va prendre la relève trois mois après ton départ. En tout cas Fatiah a dit que s'il était comme toi, elle signe tout de suite!

mercredi 13 mars 2013

Susie

Il faut que je te parle de Susie. Parce qu'on a tous besoin d'une Susie dans notre vie. Je crois dur comme fer que tu trouveras la tienne.

Susie, c'est mon repère, c'est mon Amérique à moi -dans tous les sens du terme-
Susie, c'était des rires pour rien et pour tout. Susie, j'aime ces cinq lettres autant qu'elle pouvait les détester. De Susie il me reste une photo où elle sourit genée une main devant l'objectif, talk to the hand. Il me reste aussi ces souvenirs si précieux de rots, de bagues retrouvées dans les oreilles, de lapins qui livrent des cadeaux et qui sonnent même aux portes, de chansons, de somewhere over the rainbow et de l'arc-en-ciel qui pourra me ramener chez moi.
Susie, elle a peur de l'avion et refuse même de penser, d'envisager peut-être de le prendre un jour. Susie elle carbure au café, elle ne mange jamais devant personne, sa voiture est un musée, on y retrouve des vestiges d'il y a une vingtaine d'années.
Susie m'a appris à rire de moi, rire de la vie, rire de ce qui est grave. Susie voit de la magie partout et des dons exceptionnels en chaque enfants. Un scraboutcha sur les murs, une oeuvre d'art et les cris de ma mère suite à cette oeuvre d'art, un déni manifeste de mon incroyable talent naissant. Une flaque d'eau où se reflète un arc-en-ciel, la porte d'un monde incroyable et nouveau. Et tiens-toi bien boubou, Peter Pan existe vraiment.

Les parents c'est une chose, la famille et les amis, une autre. Une Susie, un Peter Pan dans un corps d'adulte, ç'en est encore une autre. Trouves-ta Susie mon boubou, mets de la magie dans ta vie! Fais des bulles dans le tram -comme mon ami Baloo- colles les bonbons sur tes doigts et manges-les en bavant, dessines sur les murs -pas les miens, ceux de ta grand-mère juste pour rire- Inventes des vies aux gens que tu croises dans la rue, continues à poser ce regard naïf sur la laideur de la vie et la bêtise humaine, le plus longtemps possible.
Ne pas vouloir devenir adulte trop vite, c'est devenir adulte quelque part.

lundi 11 mars 2013

Méchants parents

Ca y est, je l'ai dit!
On va donner tous tes jouets à un autre enfant qui en aura peut être plus besoin que toi et qui ne passera pas son temps à les casser.
Tu m'as regardée avec le doute dans tes yeux. Et moi je t'ai regardée pleine de honte.
Cette horrible phrase pleine de colère et de culpabilité, autant pour toi que pour moi, me brûle encore les lèvres.
Je crois n'avoir jamais rien dit d'aussi horrible, humiliant et culpabilisant. Alors pardon boubou, je ne donnerai jamais tous tes jouets et je m'excuse pour toutes nos autres phrases du genre, tu es méchant, tu le fais exprès, etc.
Je t'autorise à en parler à ton psy d'autant plus que ça sera certainement moi qui le paierai celui-là!
Cependant, je suis particulièrement fière de moi, j'ai réussi à ne pas dire qu'on allait donner tous tes jouets à ton petit-frère à naître... Alors? Tu salues l'effort?

lundi 4 mars 2013

Brèves de comptoir

- C'était bien la crèche aujourd'hui?
- Bobo Mamuel, tapé Mamuel
- Oh! Mais qui a t'as tapé?
- Lé mur!

***

- Tu veux quoi mon boubou?
- 'Mage!
- Oui mais lequel? Du Brie?
- Non 'mage!
- Mais boubou, le brie est un fromage.
- Non maman, ça c'est 'mage!

***

- Comment allons-nous appeler ton petit frère?
- Mouche!

***

- Maman bêtise!
- Non boubou, maman se dispute avec papa et ça n'a rien à voir avec toi, ne t'inquiètes pas!
- Maman bêtise!
- Oui boubou tu as raison, maman dit plein de bêtises!
- Quoi? oh ça va hein vous deux!

***

- Elle est ou musique?
- Elle est dans la radio boubou mais pour le moment c'est les infos et j'aimerai bien les écouter.
- Elle est ou musique?

vendredi 1 mars 2013

Manipulations smoutchiennes

Je crois qu'elle ne devait pas t'apprécier plus que ça. Elle nous assainait, ton père et moi de remarques désobligeantes à ton égard, Samuel n'obeit pas, Samuel a mordu, Samuel a tapé, Samuel est difficile, Samuel est grognon, ... Du genre, chers parents, reprenez votre petit fouteur de merde, parce qu'il m'emmerde...
Mais toi, gros malin, ayant compris plus tôt que tout le monde que le charme est ton arme de destruction massive, tu as attendu le moment où elle s'y attendait le moins et tu as foncé doit sur elle. Tu t'es accroché à sa jambe et tu lui a fait des bisous partout.

Etrangement depuis, elle ne tarit plus les éloges te concernant.

Dois-je commencer à me méfier de ton pouvoir, petit manipulateur?

vendredi 15 février 2013

Question stupide

Quand j'ai su que tu allais devenir un grand frère, une question m'a bousculée. Une question complètement stupide. Je suppose que c'était pour avoir à éviter les autres questions bien moins stupides.
Comment vais-je continuer ce blog? Dois-je remplacer le tu par un vous? Dois-je en commencer un autre? Dois-je fournir une longue explications?
En fait, on s'en fout, la moitié de la planète s'en contre-fout et l'autre moitié s'en fout tout simplement. Ce qui compte, c'est toi, c'est lui et c'est nous. J'ai commencé ce blog pour que dans vingt ans, tu saches d'où tu viens, pour que dans trente ans, tu puisses à ton tour devenir père et pour qu'au moment ou nous ne serons plus là, ton père et moi, tu n'oublies pas à quel point nous t'aimions.
Maintenant je continue ce blog pour que tu puisses le raconter à ton petit-frère, comme une histoire avant de s'endormir.
Ce blog est pour toi mon boubou et quand nous ne serons plus là, il sera votre lien à tout les deux.

Maintenant place aux questions qui font vraiment peur...

jeudi 7 février 2013

Tristesse pressée

Je ne t'avais jamais vu aussi triste mais je t'ai laissé là, derrière la barrière et je suis partie, parce que comme une conne j'étais pressée d'aller travailler parce qu'il le faut et puis c'est bêtement tout.
Pourtant je suis là, les larmes aux yeux, parce que je ne t'avais jamais vu aussi triste. Elles t'ont donné une peluche et des biscuits pour te rendre ton sourire légendaire mais tu voulais rester avec moi. Tu ne pleurais pas, tu ne geignais pas, tu avais juste ce regard si triste et ça me bouleverse encore maintenant, des heures après.
Mais tu comprends, moi je suis pressée, moi je dois aller travailler, moi j'ai des priorités et des obligations... Je saurai me faire pardonner ce soir...
... Seulement si c'est encore pardonnable...
Sois pas triste Boubou, nous allons faire la révolution, nous allons nous indigner, nous allons manifester pour que les mamans et les papas du monde entier n'aient plus jamais à travailler, afin qu'ils puissent rester avec les enfants qu'ils ont tant désirés. Nous allons faire la grève de la faim, la grève de la couche sale, la grève de tout ce que tu veux mais nous allons leur dire notre manière de penser: non aux yeux triste des enfants qui regardent leur parents pressés!

mardi 22 janvier 2013

Vert j'espère

- Elles sont de quelle couleur les tomates?
- Vert!
- Non, elles sont rouges! Et ton pyjama, il est de quel couleur?
- Vert!
- Non, il est rouge! Et ton assiette, elle est de quelle couleur?
- Vvv Rouge!
- Oui bravo! Et maintenant, question piège: de quelle couleur était le cheval blanc de Napoléon?
- VERT!
- Ah, on n'est pas rendu!

mardi 15 janvier 2013

Tombe la neige

On n'a pas tous une maison, on n'est pas tous protégés du froid et de la faim, des enfants continuent de mourir au nom de guerres stupides mais parce qu'il y a des jours comme ça, on a tous besoin d'être un peu niais et juste heureux, je ne vais pas y penser.
Et puis parce qu'un jeune a courru en pleine nuit vers ma voiture pour m'aider à remonter cette pente enneigée, à qui j'aurai sans doutes bloqué ma portière par une belle nuit d'été, parce que ce matin ce petit couple de personnes trop agées se tenaient la main en se protégeant l'un l'autre contre le froid, parce que ces filles ont éclaté de rire après un dérapage semi-contrôlé, parce qu'on se sourit complices sur ce trottoir glissant, parce que cet homme rechauffait dans ses mains les pattes de son chien après leur ballade matinale, parce que la ville est blanche et calme, parce que ça craque sous chacun de mes pas, parce que je suis heureuse d'être la, heureuse d'avoir le temps et tout le silence nécessaire pour penser à toi, parce c'est dans un monde aussi beau et aussi blanc que je veux te voire grandir, que juste la maintenant, j'aimerai participer à Miss Belgique, juste pour pouvoir dire que mon rêve pour l'avenir serait qu'il neige tous les jours.

Je sais c'est niais mais je l'ai dit, il y a des jours comme ça...

jeudi 10 janvier 2013

Leçon de français

- Oh mon Dieu, oh mon Dieu, oh mon Dieu

Je viens de découvrir la monstruosité dans ta couche

- Non maman, c'est pas Dieu, c'est caca!