mercredi 27 mars 2013

Pourquoi perdre son temps à pondre?

Avoir des enfants, ce n'est pas juste souffrir pendant neuf mois, voir son corps changer et négocier avec ses hormones, c'est aussi fabriquer l'être le plus parfait au monde et l'aimer avant même de voir sa frimousse.
Avoir des enfants, ce n'est pas juste être réveillé trop tôt le matin, c'est aussi les trouver si beaux quand ils dorment. C'est aussi s'emerveiller devant cette bouche entre-ouverte, ces petits doigts qui se referment autour du doudou, le mouvement de la tutute.
Avoir des enfants, ce n'est pas juste s'inquiéter de leur avenir, c'est aussi faire des rêves avec eux. Des rêves de tu feras ce que tu veux, tu le peux!
Avoir des enfants, ce n'est pas juste craindre qu'il leur arrive des malheurs, c'est aussi partager leur bonheur devant la neige, un biscuit, une glace ou un camion qui passe dans la rue.
Avoir des enfants, ce n'est pas juste veiller à ce qu'ils soient propre, qu'ils aient à manger ou à boire, qu'ils se soient brossé les dents, c'est aussi, inventer des rituels et des jeux pour que les brocolis paraissent aussi bon que les bonbons planqués dans le tiroir, pour que le brossage de dents devienne un jeu des plus rigolo.
Avoir des enfants, ce n'est pas juste notre vie qui s'arrête, c'est aussi notre vie qui commence mais en différent.

Je dis ça, parce que visiblement, il y a encore des gens qu'il faut convaincre...

jeudi 21 mars 2013

La boite à camembert hein!

Je viens te chercher à la crèche, on se dispute un peu, tu refuses de coopérer, tu te couches par terre et tu boudes. Je te traînes jusqu'à la voiture, je t'installe, passablement ennervée. Je m'installe à mon tour, toujours très ennervée, je mets la voiture en marche, je peste jusqu'au premier feu rouge et là, comble du Boubou, tu m'engueule.

- Oh Sam, la boite à camembert, hein!

Pour les non initiés au langage belge, pour les plus de soixante ans ou pour les moins de vingt-cinq ans, la boite à camembert, vient de ferme ta boite à camembert qui en des termes moins courtois veut dire ferme ta gueule ponctué d'un connard ou non, c'est selon. Ma foi, cette expression doit faire partie de notre inconscient collectif ou alors maïn fils est un génie, car il a compris tout de suite à quoi pouvais bien se réferer cette délicieuse expression, et pour preuve, il m'a répondu:

- Non, pas la boite à cacamabeber, la boite à tutute!

Et de là, nous sommes tous les deux parti dans un fou rire pas du tout contrôlé.
Notre premier fou rire partagé...

lundi 18 mars 2013

Horraire de nuit

Deux heures du matin, il y a petit frère qui se croit au festival de Hard Rock.
Cinq heures du matin, voila qu'il danse un pogo
Six heures du matin, tu t'obstines à boire un verre d'eau couché dans ton lit et je suis obligée de te changer.
Six heures trente, doudou est en bas de ton lit et quitte a ce que quelqu'un vienne te le remettre dans les bras, autant que ce soit moi.
Six heures quarante-cinq, tu n'as plus sommeil.
Moi si!

vendredi 15 mars 2013

Mémo

Dans quelques mois tu rentres à l'école et j'ai toujours cette boule au ventre.
J'ai peur qu'on oublie les personnes qui t'on vu grandir, qui t'on aimé, parfois puni et tous ces enfants.

Adriana, qui te court derrière depuis le début. Elle veut toujours te toucher, te carresser le visage, t'aider à monter les escaliers, te faire des bisous. Et toi devant ses avances, petit blasé, tu restes de marbre, pis tu te retourne vers moi, le regard implorant pour que je vienne te tirer des griffes de la jolie princesse.

Théo, ton tout premier pote, ton collaborateur des tous les coups. Celui qui a de jolies boucles blondes et de grands yeux, qui quand il te voit scande ton prénom, et toi, éternel petit blasé, tu le nies.

Cosmo, celui qui a eu une petite soeur et que tu regarde plein de pitier -ton tour arrive-

Sébastien, ton tout grand pote des quatre-cent coups, qui va toujours au coin parce que tapé Mamuel et qui, bien sur -on en est tous conscient- toi, tu n'as jamais frappé, ni poussé, ni même mordu.

Le petit Raphael, que j'ai vu un jour arriver clopinant lamantablement parce que tu lui avait mordu si fort le pied.

La belle Alba que tu regardes en bavant littéralement.

Wayan, trop petit pour t'interesser mais que moi j'ai vu marcher du jour au landemain.

Et puis il y a Sylvia, partie en congé maternité mais que tu as reconnue immédiatement des mois après. Sylvia que j'ai vu un jour penchée sur toi à t'étouffer de bisous. Sylvia, dont tu est le principal chouchou.

Fatiah, qui t'as surnomé boubougne et dont tu me parles toujours en rentrant à la maison. Parti Fatiah maison de Fatiah. Fatiah qui t'attends avec des biscuits pour t'amadouer. Fatiah qui t'arraches des bisous et, toi comme toujours tu fais le blasé mais si Fatiah ose ne pas te regarder à la seconde ou tu arrives comme un prince à la crèche, misère, tu la boude pour le reste de la journée.

Aurelie, jolie Lili, celle que tu as manipulée pour faire partie de ses chouchoux. Aurelie qui doit toujours te regarder quand tu fais le beau avec ta nouvelle écharpe. Aurélie qui t'autorise à couper les radiateurs avant de partir.

Naïma, celle que ton père regarde passer en bavant, celle qu'on entend rire de loin, celle que tu designes sur les photos, le sourire aux lèvres.

Farrah, la douce Farrah qui dit toujours que tu as été très sage et qui rate systématiquement son train à cause des retards de ton père.

La blonde néérlandophone monomanique qui n'est plus là mais qui dessinait tous les jours sur tes mains pour vérifier si on te lavait et qui nous faisait des remarques sur l'état de saleté avancé de tes vêtements.

La petite jeune, partie bien trop tôt qui avait toujours le sourire aux lèvres malgré des journées rudes -bande de petits monstres sauvages-

La directrice, qui ressemble à une directrice. Tout tourne, tout le monde marche droit, ça sent bon dans la cuisine et on l'entend de loin.

Comme ça on oubliera pas, hein Boubou. Et puis c'est pas vraiment fini ton petit-frère va prendre la relève trois mois après ton départ. En tout cas Fatiah a dit que s'il était comme toi, elle signe tout de suite!

mercredi 13 mars 2013

Susie

Il faut que je te parle de Susie. Parce qu'on a tous besoin d'une Susie dans notre vie. Je crois dur comme fer que tu trouveras la tienne.

Susie, c'est mon repère, c'est mon Amérique à moi -dans tous les sens du terme-
Susie, c'était des rires pour rien et pour tout. Susie, j'aime ces cinq lettres autant qu'elle pouvait les détester. De Susie il me reste une photo où elle sourit genée une main devant l'objectif, talk to the hand. Il me reste aussi ces souvenirs si précieux de rots, de bagues retrouvées dans les oreilles, de lapins qui livrent des cadeaux et qui sonnent même aux portes, de chansons, de somewhere over the rainbow et de l'arc-en-ciel qui pourra me ramener chez moi.
Susie, elle a peur de l'avion et refuse même de penser, d'envisager peut-être de le prendre un jour. Susie elle carbure au café, elle ne mange jamais devant personne, sa voiture est un musée, on y retrouve des vestiges d'il y a une vingtaine d'années.
Susie m'a appris à rire de moi, rire de la vie, rire de ce qui est grave. Susie voit de la magie partout et des dons exceptionnels en chaque enfants. Un scraboutcha sur les murs, une oeuvre d'art et les cris de ma mère suite à cette oeuvre d'art, un déni manifeste de mon incroyable talent naissant. Une flaque d'eau où se reflète un arc-en-ciel, la porte d'un monde incroyable et nouveau. Et tiens-toi bien boubou, Peter Pan existe vraiment.

Les parents c'est une chose, la famille et les amis, une autre. Une Susie, un Peter Pan dans un corps d'adulte, ç'en est encore une autre. Trouves-ta Susie mon boubou, mets de la magie dans ta vie! Fais des bulles dans le tram -comme mon ami Baloo- colles les bonbons sur tes doigts et manges-les en bavant, dessines sur les murs -pas les miens, ceux de ta grand-mère juste pour rire- Inventes des vies aux gens que tu croises dans la rue, continues à poser ce regard naïf sur la laideur de la vie et la bêtise humaine, le plus longtemps possible.
Ne pas vouloir devenir adulte trop vite, c'est devenir adulte quelque part.

lundi 11 mars 2013

Méchants parents

Ca y est, je l'ai dit!
On va donner tous tes jouets à un autre enfant qui en aura peut être plus besoin que toi et qui ne passera pas son temps à les casser.
Tu m'as regardée avec le doute dans tes yeux. Et moi je t'ai regardée pleine de honte.
Cette horrible phrase pleine de colère et de culpabilité, autant pour toi que pour moi, me brûle encore les lèvres.
Je crois n'avoir jamais rien dit d'aussi horrible, humiliant et culpabilisant. Alors pardon boubou, je ne donnerai jamais tous tes jouets et je m'excuse pour toutes nos autres phrases du genre, tu es méchant, tu le fais exprès, etc.
Je t'autorise à en parler à ton psy d'autant plus que ça sera certainement moi qui le paierai celui-là!
Cependant, je suis particulièrement fière de moi, j'ai réussi à ne pas dire qu'on allait donner tous tes jouets à ton petit-frère à naître... Alors? Tu salues l'effort?

lundi 4 mars 2013

Brèves de comptoir

- C'était bien la crèche aujourd'hui?
- Bobo Mamuel, tapé Mamuel
- Oh! Mais qui a t'as tapé?
- Lé mur!

***

- Tu veux quoi mon boubou?
- 'Mage!
- Oui mais lequel? Du Brie?
- Non 'mage!
- Mais boubou, le brie est un fromage.
- Non maman, ça c'est 'mage!

***

- Comment allons-nous appeler ton petit frère?
- Mouche!

***

- Maman bêtise!
- Non boubou, maman se dispute avec papa et ça n'a rien à voir avec toi, ne t'inquiètes pas!
- Maman bêtise!
- Oui boubou tu as raison, maman dit plein de bêtises!
- Quoi? oh ça va hein vous deux!

***

- Elle est ou musique?
- Elle est dans la radio boubou mais pour le moment c'est les infos et j'aimerai bien les écouter.
- Elle est ou musique?

vendredi 1 mars 2013

Manipulations smoutchiennes

Je crois qu'elle ne devait pas t'apprécier plus que ça. Elle nous assainait, ton père et moi de remarques désobligeantes à ton égard, Samuel n'obeit pas, Samuel a mordu, Samuel a tapé, Samuel est difficile, Samuel est grognon, ... Du genre, chers parents, reprenez votre petit fouteur de merde, parce qu'il m'emmerde...
Mais toi, gros malin, ayant compris plus tôt que tout le monde que le charme est ton arme de destruction massive, tu as attendu le moment où elle s'y attendait le moins et tu as foncé doit sur elle. Tu t'es accroché à sa jambe et tu lui a fait des bisous partout.

Etrangement depuis, elle ne tarit plus les éloges te concernant.

Dois-je commencer à me méfier de ton pouvoir, petit manipulateur?