mercredi 5 octobre 2016

Nouvelle maison les yeux fermés

Ce matin, au réveil, c'était le tout début d'une nouvelle vie dans une nouvelle maison avec des nouveaux bruits et de nouvelles odeurs.

L'occasion aussi d'expérimenter et d'apprivoiser notre nouvel espace.

Non Sam, pas là les toilettes, ah attends, non, oui juste là, oui Raphou descend manger, ah zut, oui non pas de tables, rho ou j'ai mis ma brosse à dents, dans une caisse, d'accord, laquelle?
Raphou où est ton pull? Ah oui, y a pas dans l'armoire, j'ai pas pris de pulls, ben oui pourquoi prendre des pulls? 

Et après cinq télescopages parce qu'on ne sait pas très bien ou on va et vingt aller-retours parce qu'on a oublié pourquoi on y va et sept erreurs de destinations, on était fin prêts pour nos journées.

Demain on réessayes les yeux fermés!

mardi 6 septembre 2016

Nos matins bleus

Bon! Fils, toi et moi, nous ne sommes pas du matin. 
Je vois que tu acquiesces. Très bien.
Donc, étant donné que ni toi ni moi ne sommes en phase pour des politesses et des sourires béats, jouons le jeu à fond. 
Moi le matin, j'ai envie de t'éventrer et toi le matin, tu as envie de m'égorger, soit! 

Evitons-nous.

Alors de sept heures à huit heures, je te propose de te lever, d'aller faire pipi, de choisir de beaux vêtements ou juste des vêtements à ta taille, de te brosser les dents, de te faire ton petit déj'. 
Ah oui, étant donné que je n'ai pas la patience pour toi, je n'en ai pas plus pour petit frère, donc, je te propose, une fois que tu auras accompli toutes ces tâches, de réveiller ton petit frère, de le mettre sur le pot, de lui brosser les dents, de l'habiller et de lui préparer son petit-déjeuner, pendant que moi, je me prélasse dans un bain et que je fais couler mon café en surfant sur le net...

Ah oui, tu n'es pas plus du matin que moi, oui, on a un problème... Laisses-moi trente secondes trouver une alternative à notre plan.

Fils, deuxième du nom, oui toi, le blondinet, celui qui est toujours cool et de bonne humeur et qui respire la joie de vivre dès le réveil, alors écoutes-moi bien. Pendant que le grimlinz et la mère du grimlinz dorment encore, on a quelques petites missions pour toi...
Pour démarrer la voiture, on fera un petit stage d'apprentissage à la Toussaint...

mercredi 31 août 2016

Ce dernier jour

Ce dernier jour...
La fin d'un cycle et demain, le début d'un autre.
Petit-frère va terminer ce chapitre à la crèche. Et mon coeur de maman fait des bonds et des cabrioles.
J'oscille entre fière de mes grands garçons et oh mon Dieu où sont mes bébés.
Demain rentrée officielle, toi en première primaire et lui, en première maternelle.

Au revoir Elodie de la crèche, au revoir petites annotations dans le carnet maman t'as encore oublié les langes et les lingettes, au revoir odeur de soupe au choux, au revoir la crèche.
Et bonjour sable dans les chaussures, bonjour les mamans toujours bien coiffées alors que j'arrive comme un prout à une garden-party, bonjour les devoirs pour bibi, bonjour l'école.

Ce dernier jour, la vieille d'un nouveau jour...

lundi 22 août 2016

Il y aura

Dans quelques semaines, je ne serais pas meilleure cuisinière, mes gâteaux ne ressembleront toujours à rien et je ne saurais toujours pas la différence entre une jonquille et une tulipe.

Il y aura juste cette nouvelle vie à nous trois.

Il y aura notre maison, un nouveau petit chat qui gambade et qu'on appellera certainement pas Croquette.
Il y aura un nain de jardin qui boit la dive bouteille, des escaliers en bois qui craquent, une cuisine pas toujours propre, une salle-de-bain pour nains.

Il y aura, toi, petit-frère et moi. Il y aura nos souvenirs d'avant et notre histoire à écrire. Il y aura nos rires, nos larmes, nos disputes et nos réconciliations calinantes. Il y aura nos constructions et nos reconstructions.


Dans quelques semaines, on y sera dans cette toute nouvelle vie. Et moi aussi j'ai un peu peur.

mardi 29 mars 2016

La télé et le frigo bien rempli

Petite, j'imaginais que si les nazis venaient prendre ma maman, je montais dans le camion pour leur casser la figure. C'était aussi simple que ça.

Mais je savais au fond de moi que c'était fini, que cela n'arriverait plus, qu'on était en sécurité.
En sécurité avec mes parents, avec notre maison, notre télé et le frigo bien rempli.
Je pensais que je ferais de beaux enfants tout en autant en sécurité avec une télé et un frigo bien rempli.
Je pensais qu'ils n'auraient jamais peur et que ce qu'avait vécu Baba ne serait qu'une histoire qu'on raconte pour ne jamais oublier.

Tu as dit que tu irais tuer tous les méchants qui font exploser des gens.
Avec toute ta naïveté et tout ton cœur d'enfant, je sais que tu le penses sincèrement, afin de continuer à te sentir en sécurité avec ta télé et ton frigo bien rempli.

Et moi je pleure parce que je sais maintenant que jamais je ne pourrai monter dans leur camion et leur casser la figure à ces vilains méchants.
Je sais que j'ai peur qu'on perde notre télé et que le frigo soit vide, je sais que j'ai peur de te lâcher la main, je sais que j'ai peur de ne servir à rien.

J'aimerai te dire d'avoir confiance, j'aimerai te dire que tout ça va retomber comme du flan, que tu n'auras pas besoin de te battre pour ta liberté et ta sécurité.
J'aimerai te dire tout ce qu'on a pu me dire quand j'étais enfant, la vie est belle et tu vivras en paix à jamais.

Je vais te le dire quand même, la vie est belle.

jeudi 10 mars 2016

Les dents et le coeur

Deux dents du bas qui bougent et mon cœur qui s'arrête de battre.

Toi tu souris aux anges, la petite souris va bientôt passer et moi je me souviens, nostalgique, du jour ou tes dents avaient enfin poussé.

Vas-y le cœur, reprends, continue de battre, il en reste encore dix-huit et vingt chez petit-frère.


vendredi 29 janvier 2016

Ce n'est pas une promesse, c'est ce que nous serons

Tu vis dans nos histoires et elles deviennent tienne.
Mon cœur saigne de blesser le tien.

Comment faire pour me mettre à ta hauteur et t'expliquer l'amour, ses conséquences et ses failles? Comment te dire que ce dont nous voulions tant te protéger est en train de faire partie de ta vie? Comment t'avouer que tu es en train de vivre ta toute première déception, que nous avons en un seul coup déjà descendu d'une marche dans ton estime?

Je n'ai pas de réponses suffisamment bienveillantes à te donner quand tu demandes pourquoi papa et maman se sont séparés. Je n'ai que la sincérité de mon amour pour toi et pour ton frère. 
J'ai aussi du chagrin de ne plus avoir cette famille parfaite mais la famille que nous créerons tous ensemble sera à notre image. Ce n'est pas une promesse, c'est ce que nous serons.

Il n'y a pas de mensonges, pas de faux-semblants et pas d'arnaques, nous vous aimons, quoi qu'il arrive, à tout jamais.

mercredi 19 août 2015

Je me souviens

Je me souviens de cette longue semaine d'aller-retours à l'hôpital, les faux-espoirs et les faux-travails.
Je me souviens de ce déchirement et des ces hurlements, de ses hurlements quand j'ai pu le serrer enfin contre moi.
Je me souviens de ton regard fier de grand-frère.
Je me souviens avoir pleuré quand j'ai quitté l'hôpital.
Je me souviens de ces nuits de terreur quand le cauchemar à débuté, des ces trop longues nuits privés de sommeil, de ces coups de poignards à chaque hurlement.
Je me souviens de ma haine à devoir le calmer, encore et encore, de cette colère grandissante, de cette envie de fuite, de cette envie d'abandonner, d'avoir été abandonnée.
Je me souviens de cette façade froide à trop le regarder souffrir.
Je me souviens de ce médecin, le premier qui m'a entendue et écoutée.
Je me souviens du jour ou je l'ai aimé pour la toute première fois.

Je me souviens d'il y a deux ans quand il a pris sa place parmi nous, quand toi tu l'a accepté immédiatement et quand moi j'étais trop fatiguée.

C'était il y a deux ans et maintenant, Raphaël c'est mon rayon de soleil, mon petit cœur aux cheveux d'or et aux yeux turquoise. Raphaël me ressemble, indépendant, parfois trop. Raphaël, plein de malice me vole chaque jours mon cœur amoureux.

Je suis désolée pour toute cette peine et je veux rattraper comme je peux ces mois perdus à ne pas le comprendre, et je le serre contre mon cœur pour lui souhaiter tout le bonheur du monde pour son anniversaire.

mercredi 29 juillet 2015

Amis

Simon, c'est plus mon ami parce que voilà!

Les amis boubou, ils viennent, ils partent, ils reviennent, ils se gardent, ils se protègent et ils se retrouvent ou se perdent.

Il y a les amis de l'enfance qui te connaissent mieux que toi-même, ceux-là qui peuvent te remettre à ta place s'ils le jugent nécessaire, ceux-là qui veillent à t'aider à grandir.
Il y a les amis d'adolescence, ceux-là qui découvrent avec toi l'enfer d'être grand.
Il y a les amis de passage, aussi furtifs qu'une étoile filante, ceux-là qui te font regretté d'avoir tant donné de toi, d’avoir aimé passionnément.
Il y a les amis que tu croyais avoir perdu mais qui sont là, la main tendue, pour t'aider à te relever.
Il y a les amis qui n'en sont pas.
Il y a les amis que tu as appris à aimer, ceux-là qui t'étonnent chaque jours.
Il y a les amis que tu peine à retrouver pour te faire pardonner, ceux-là qui de leur regard blessé, te rappelle que toi aussi tu peux parfois être odieux ou simplement décevant.
Il y a les amis qui croient en toi, qui te font confiance et qui te portent dans tes rêves et tes espoirs.
Il y a les amis qui sont ta famille, quoi qu'il arrive, quoi que le monde te réserve pour demain.
Il y a les amis qui se comptent sur les doigts d'une main et plus soudés qu'un poing fermé.
Il y a les amis dont on tombe éperdument amoureux et qui nous poursuivent comme des fantômes tout au long de notre vie, ceux-là qui pour un baiser deviennent à jamais une blessure ouverte.
Il y a les amis qu'on s'est choisi, il y a ceux qui nous tombent dessus, il y a ceux que l'on n'avait pas prévu.
Il y a les amis qui sont loin mais pas si loin que ça.

Il y a les amis, mon boubou et je sais que demain, Simon sera encore ton ami. Et après-demain, on verra...

samedi 13 juin 2015

Pardon

Au delà de la certitude que je vous aime, il y aura toujours le doute dans votre regard.
Parce que parfois dans mes paroles blessantes dont je ne mesure pas toujours la portée, il y a un message qui dit je t'aimerai plus si tu...

Non

Je t'aimerai toujours plus, chaque jours, un peu plus et encore plus. Il en va de même pour ton petit frère.

C'est parfois difficile de décrypter les parents quand ils sont en colère, parce que les parents se trompent souvent de message. Ils veulent dire je t'aime et ils disent tout le contraire.
Il ne faut pas croire que les parents sont parfait, il ne faut pas croire que je sois parfaite. Il faut savoir juste que je vous aime avec tous mes petits et gros défauts, avec toute mes casseroles, avec toute cette colère accumulée et parfois cette grande tristesse. 
Et si vous pensez entendre que vous me décevez, c'est faux. Tu entends Boubou, c'est faux!
Je pourrai crier tant que je veux, tempêter contre vous, m'emporter me mettre en colère, faire valser une claque sur vos fesses, je serai toujours fière de vous et infiniment reconnaissante d'avoir le plaisir et l'honneur d'être votre mère.

Alors pardonnez-moi pour ce doute dans vos yeux et venez ici pour un tendre câlin.