mercredi 19 août 2015

Je me souviens

Je me souviens de cette longue semaine d'aller-retours à l'hôpital, les faux-espoirs et les faux-travails.
Je me souviens de ce déchirement et des ces hurlements, de ses hurlements quand j'ai pu le serrer enfin contre moi.
Je me souviens de ton regard fier de grand-frère.
Je me souviens avoir pleuré quand j'ai quitté l'hôpital.
Je me souviens de ces nuits de terreur quand le cauchemar à débuté, des ces trop longues nuits privés de sommeil, de ces coups de poignards à chaque hurlement.
Je me souviens de ma haine à devoir le calmer, encore et encore, de cette colère grandissante, de cette envie de fuite, de cette envie d'abandonner, d'avoir été abandonnée.
Je me souviens de cette façade froide à trop le regarder souffrir.
Je me souviens de ce médecin, le premier qui m'a entendue et écoutée.
Je me souviens du jour ou je l'ai aimé pour la toute première fois.

Je me souviens d'il y a deux ans quand il a pris sa place parmi nous, quand toi tu l'a accepté immédiatement et quand moi j'étais trop fatiguée.

C'était il y a deux ans et maintenant, Raphaël c'est mon rayon de soleil, mon petit cœur aux cheveux d'or et aux yeux turquoise. Raphaël me ressemble, indépendant, parfois trop. Raphaël, plein de malice me vole chaque jours mon cœur amoureux.

Je suis désolée pour toute cette peine et je veux rattraper comme je peux ces mois perdus à ne pas le comprendre, et je le serre contre mon cœur pour lui souhaiter tout le bonheur du monde pour son anniversaire.

mercredi 29 juillet 2015

Amis

Simon, c'est plus mon ami parce que voilà!

Les amis boubou, ils viennent, ils partent, ils reviennent, ils se gardent, ils se protègent et ils se retrouvent ou se perdent.

Il y a les amis de l'enfance qui te connaissent mieux que toi-même, ceux-là qui peuvent te remettre à ta place s'ils le jugent nécessaire, ceux-là qui veillent à t'aider à grandir.
Il y a les amis d'adolescence, ceux-là qui découvrent avec toi l'enfer d'être grand.
Il y a les amis de passage, aussi furtifs qu'une étoile filante, ceux-là qui te font regretté d'avoir tant donné de toi, d’avoir aimé passionnément.
Il y a les amis que tu croyais avoir perdu mais qui sont là, la main tendue, pour t'aider à te relever.
Il y a les amis qui n'en sont pas.
Il y a les amis que tu as appris à aimer, ceux-là qui t'étonnent chaque jours.
Il y a les amis que tu peine à retrouver pour te faire pardonner, ceux-là qui de leur regard blessé, te rappelle que toi aussi tu peux parfois être odieux ou simplement décevant.
Il y a les amis qui croient en toi, qui te font confiance et qui te portent dans tes rêves et tes espoirs.
Il y a les amis qui sont ta famille, quoi qu'il arrive, quoi que le monde te réserve pour demain.
Il y a les amis qui se comptent sur les doigts d'une main et plus soudés qu'un poing fermé.
Il y a les amis dont on tombe éperdument amoureux et qui nous poursuivent comme des fantômes tout au long de notre vie, ceux-là qui pour un baiser deviennent à jamais une blessure ouverte.
Il y a les amis qu'on s'est choisi, il y a ceux qui nous tombent dessus, il y a ceux que l'on n'avait pas prévu.
Il y a les amis qui sont loin mais pas si loin que ça.

Il y a les amis, mon boubou et je sais que demain, Simon sera encore ton ami. Et après-demain, on verra...

samedi 13 juin 2015

Pardon

Au delà de la certitude que je vous aime, il y aura toujours le doute dans votre regard.
Parce que parfois dans mes paroles blessantes dont je ne mesure pas toujours la portée, il y a un message qui dit je t'aimerai plus si tu...

Non

Je t'aimerai toujours plus, chaque jours, un peu plus et encore plus. Il en va de même pour ton petit frère.

C'est parfois difficile de décrypter les parents quand ils sont en colère, parce que les parents se trompent souvent de message. Ils veulent dire je t'aime et ils disent tout le contraire.
Il ne faut pas croire que les parents sont parfait, il ne faut pas croire que je sois parfaite. Il faut savoir juste que je vous aime avec tous mes petits et gros défauts, avec toute mes casseroles, avec toute cette colère accumulée et parfois cette grande tristesse. 
Et si vous pensez entendre que vous me décevez, c'est faux. Tu entends Boubou, c'est faux!
Je pourrai crier tant que je veux, tempêter contre vous, m'emporter me mettre en colère, faire valser une claque sur vos fesses, je serai toujours fière de vous et infiniment reconnaissante d'avoir le plaisir et l'honneur d'être votre mère.

Alors pardonnez-moi pour ce doute dans vos yeux et venez ici pour un tendre câlin.

lundi 11 mai 2015

Bonne fête maman que j'aime

Parce qu'on est fatiguées, parce qu'on se sent débordées. Parce qu'on ne dis pas toujours ce qu'il faut. Parce qu'on regarde d'autres mères en se disant qu'on est minables avec nos pulls défraîchis et nos reste de déjeuner des bambins dans les cheveux. Parce qu'on n'a pas tous les jours envie d'être mère. Parce qu'on trouve mille excuses pour ne pas changer immédiatement la couche puante du petit dernier. Parce que parfois on a envie de ne plus les entendre. Parce que parfois on se demande pourquoi on était si heureux de leurs premiers petits mots. Parce que ce soir, juste pour une fois, tant pis pour le bain et les quenottes. Parce qu'à la télé il y a un super téléfilm, on les amadoues avec le restant des œufs en chocolat. Parce que parfois on a envie de leur dire des trucs horribles juste pour voir nous aussi jusqu’où on peut aller. Parce que parfois le meilleur moment de la journée, c'est quand ils sombrent enfin dans leurs doux sommeil. Parce qu'on a envie d'être ailleurs qu'au parc et qu'on fait semblant de lire ce fameux bouquin, parce que, non, on en a rien à ciré que ce môme pas beau avec un bonnet encore plus laid, vous a volé votre pelle. Parce que vos gribouillages font tâche sur notre bureau. Parce c'est comme ça et puis c'est tout, on ne négocie pas... Parce qu'il est quatre heures du matin, alors vous pouvez hurlez, c'est papa qui se lèvera! Parce que Maman n'est pas synonyme de à votre service Maître, parce qu'il y a des jours ou l'on rêve que vous soyez totalement autonomes tout en sachant qu'on ne veut absolument pas que vous soyez autonomes du tout. Parce qu'on est totalement contradictoires, parce qu'on à nos petits désagrément féminins, parce qu'on est des femmes sociales et sexy.
Parce que tout, et tout ça à la fois, on se réveille un matin de mai, avec des cadeaux fait mains, des coloriages, des bricolages, des poèmes récités en chœur, des chansons oubliées, des regards amoureux des maman je t'aime, je t'aime beaucoup, je veux me marier avec toi et des bisous baveux.
Et là, en fait, je m'en fous de cette mère socialement idéale à laquelle je ne correspond pas en tout points -du tout en fait, soyons honnêtes- et je suis fière que vous m'aimiez telle que je suis, fatiguée, irritable, soupe-au-lait, habillée comme un prout un jour de rentrée scolaire, fainéante à ses heures et incapable de cuisiner la moindre pâtisserie.

Et puis j'ai bien quand même quelques qualités... Sur ton petit mot Boubou, il y avait écrit que tu aimes quand je te cuisine de la viande... 

Aurai-tu une autre mère que moi? Parce que la viande non plus, je ne la cuisine pas, en fait.

vendredi 24 avril 2015

Droit de réponse

Je ne suis pas devenue mère pour faire plaisir à la société.
J'ai un problème avec toutes ces personnes qui essayent de me convaincre qu'une bonne mère se sacrifie sans ménagement pour ses enfants ou qu'elle doit être ceci ou cela ou....
Alors pour leur répondre et de la manière la plus courtoise qui soit, j'ai juste envie de dire ceci:

Non je ne leur ai pas fait écouté du Rachmaninov, enceinte d'eux, j'ai estimé que du Heavy Métal serait bon pour leur capacités motrices!

Non je n'ai pas fait de chant prénatal, déjà je chante faux et en plus la péridurale, ça fait moins mal!

Non je n'ai pas eu envie de sentir mourir le cordon ombilical entre mes doigts, yeurk!

Non je n'ai pas allaité, c'était juste pas possible et puis ce sont mes seins, mes tétons à moi et juste mon affaire!

Non je n'ai pas pratiqué le co-dodo, je ne supporte déjà pas les ronflements du père, alors ceux des enfants, hors de question!

Non je n'achète pas de couches lavables, la pile de linge sale s'entasse déjà suffisamment comme ça!

Non je ne discuterai pas du bienfondé du portage, un bébé qui baigne dans du jus de maman qui a trop chaud, ça ne m'inspire pas!

Non je ne nourris pas mes enfants uniquement au bio, déjà faudrait que j’apprenne à cuisiner!

Non je ne soignes pas mes enfants uniquement à l’homéopathie, si je veux qu'ils aient du sucre, je leur file des bonbons!

Non je ne négocie pas tout avec eux, non c'est non, punt!

Non je ne partage pas la dernière saucisse de l’assiette, au pourcentage de nos tailles et corpulences, c'est moi qui gagne!

Non je n'adapte pas toujours les lectures du soir à leur âge au mois près, mieux vaut savoir vite que la mère de Bambi, elle meurt!

Non je ne les trimballe pas partout avec moi, et ma vie sociale, quelqu'un y pense?

Non je ne leur dis pas toujours que leur dessin est magnifique, parfois je dis juste qu'il est joli!

Non je n'ai pas d'avis s'il faut absolument un doudou et/ou une tétine, en tout cas pour une nuit paisible mieux vaut qu'ils les aient!

Non je ne connais pas le terme maternage, maternité oui, maternelle à la rigueur mais pas maternage!

Oui mes enfants se portent bien!

N'est-ce pas Boubou?
Boubou?
Oh Sam, tu réponds oui!


vendredi 10 avril 2015

L'Ouroboros de chez Marie Siska

On a un peu vieilli, une petite ride par-ci, un petit mal de dos par-là.
On a une génération de plus.
Mais on reste fidèles aux bons endroits qui nous on vu grandir, Marie Siska...

On ne se croise plus sur la plaine de jeu, non, nous maintenant on attend sur la terrasse que les gaufres soient servi avec dans une main la veste abandonnée du grand et dans l'autre le bibi d'eau inachevé du petit dernier.
On ne partage plus nos bonbons, non, nous on se partage nos Pampers et nos dernières infos de quelqu'un qui vit ailleurs, loin.

Et puis la meute arrive en courant, parce que les gaufres, les glaces et les croque-monsieur on été servi.

Et c'est fou comme on dirait nous trente ans plus tôt.

Et puis nos Eliott, nos Samuel, nos Max et Alex et autres Boubou sont reparti en nous laissant les tables totalement dévastées.


mardi 17 mars 2015

Cette autre vie

J'écoute ou je découvre à nouveau ces mélodies qui m'ont transportées, qui m'ont construites, qui m'ont faite pleurer avant vous.
J'ai un trop plein de souvenirs, des souvenirs de cette autre vie. 
J'ai des souffrances plantées dans mon coeur et des mes entrailles. 
J'ai des bonheurs et des joies immenses qui perlent à mes yeux.
J'ai des amours et des haines qui me respirent et qui m'étouffent. 
Des amis, des rires, des pleurs, des disputes, des déchirures, de la colère et de la culpabilité. 
Des erreurs de parcours, des choix difficiles, des décisions importantes, des étapes nécessaires et des portes closes.
J'ai des enseignements tirés, des bugs mentaux, des erreurs commises plus de cent fois, des forces de mes expériences et des drames magistraux.
J'ai des peurs qu'il ne vaut mieux pas expliquer, des terreurs nocturnes, des secrets inavouables.
J'ai des bons mots, des mots doux, des tendresses et des roses.

Avant vous mes amours, j'ai eu cette autre vie.

Cette autre vie qui me permet d'être votre mère, sincèrement, entièrement, pleinement, à la vie, à la mort.
Je l'ai aimé cette autre vie, j'y reviendrai bien souvent, en plaquant tout, tête baissée, les narines fumantes, je la désire, elle me manque. Je l'ai aimé autant que je peux la haïr bien souvent, de ne plus exister... Pourtant...

Pourtant, je meurs si cette autre vie me vole à vous, mes amours. Si elle me vole à toi, à ton frère, que je meure!

mardi 3 mars 2015

Ne regarde que maman mon boubou

Je t'ai dit regarde maman, ne regarde que maman mon boubou.
Et tu m'as regardée, de ce regard empli d'effroi et d'horreur.
Je t'ai dit tu peux hurler si tu veux.
Et tu as hurlé de toutes tes forces.

Ton père, tentait d'extirper cet énorme écharde profondément ancrée dans ton doigt.

Et j'ai répété regarde maman mon boubou et au milieu de tes hurlements et sous ton regard terrifié et douloureux j'ai tenté de te faire le plus beau et le plus chaleureux des sourires.

Et puis papa a fini par retirer l'écharde et tu as retrouvé le sourire. On a regardé ce bout de bois, déposé sur le côté et on a regardé le trou béant dans ton doigt et on t'a dit que tu avais été bien courageux.
Alors dans ton regard, j'ai retrouvé mon boubou.

jeudi 5 février 2015

Vouloir!

Le biscuit est cassé alors tu n'en veux plus.
Je te regarde te débattre en vociférant. Tu en veux un autre, un qui n'est pas cassé.
Tu veux, encore et encore tu veux.

Et de là j'extrapole sur ma propre vie, sur ta vie future.

Je veux aussi des tas de choses et surtout tout à la fois, tout comme tu le voudras aussi.
C'est bien de vouloir. Sauf qu'il faut savoir faire la différence entre vouloir et vouloir en sachant qu'on ne peut pas tout avoir.

Il m'aura fallut plus de trente ans pour le comprendre, il te reste donc vingt-six ans et des poussières pour pleurer sur tes biscuits cassés.

jeudi 29 janvier 2015

L'enfant dans la tête des parents

Oh maman tu pleures... Viens je vais te faire un bisous! Je suis pas toujours gentil, je sais

Non! Non, je ne pleure pas à cause de toi. Oui en même temps c'est vrai tu as jeté le yaourt à travers la pièce, petit-frère se roule dedans mais non, je ne pleure pas à cause de toi. 

Jamais.

Les parents aussi parfois ont des petits chagrins qui font mal, des petites prises de conscience, des remises en questions et des doutes. Les parents sont des êtres fragiles même s'ils jouent aux durs. 
Les parents aussi ont leur doudou à porté de main, les parents aussi ont parfois mal au ventre avant d'aller travailler, les parents aussi appellent leur maman quand tout s'écroule autour d'eux, les parents aussi ont envie d'exprimer leur colère à grands fracas, les parents aussi ne sont pas toujours gentils et ont envie de balancer leur yaourt à travers la pièce. 

Sauf qu'on est parents et qu'on doit vous montrer une certaine forme de force tranquille et de stabilité, alors on garde tout, on se bataille dans nos têtes, on se cache pour pleurer, hurler, tempêter et puis il y a la goutte qui fait déborder le vase et on ne peut plus contenir l'enfant qui se débat dans nos tête et on pleure, comme ça, sans véritable raisons apparente, à gros bouillon.

Je sèche mes larmes, je ramasse petit-frère, lui essuie les mains et le corps tout entier, je ramasse le yaourt et je te prends dans mes bras.

Tu es parfois en colère boubou mais tu vois, ça aussi ça passera.

mercredi 14 janvier 2015

Blablablablablabla

A ton retour du stage.

- Maman, j'ai un brocoli dans le cou
- Comme c'est amusant!
- Un torticolis tu veux dire?
- Oui c'est ça, un brocoli!

***

Au moment de te coucher.

- Maman, quand on est mort, c'est pour toute la vie?

***

Je suis dans les embouteillages.

- Quand le feu est vert, on peut passer, quand il est rouge on ne peut absolument pas, c'est totalement interdit, je connais les règles moi, on ne peut pas mordre, on ne peux pas taper, on ne peut pas griffer, c'est pas bien hein maman et puis aujourd'hui j'ai pas tapé, c'est bien hein maman mais quelqu'un il m'a mordu mais c'était au stage ça et je connais pas son nom et maman pourquoi on peut passer au feu vert? Et pourquoi il devient rouge le feu vert et pourquoi les voiture ça avance pas mais j'ai vu un accident moi parce que la voiture elle est passée comme ça trop vite et pourquoi tu roules vite maman, parce que la voiture elle a cassé la moto et la moto elle est à l'hôpital maintenant parce que l'ambulance est venue et puis il y a aussi quelqu'un qui m'a mordu a l'école mais c'était un grand alors je ne sais pas qui c'est mais je l'ai dit à Julie tu sais maman, j'ai soif maman, je veux quelque chose maman et pourquoi tu roules pas vite maman?
- mmmh tu disais?
- Tu dors maman? 


mardi 13 janvier 2015

Premiers pas

Il a fait ses premiers pas. C'était un peu hésitant, un peu bancal mais il est passé de toi à papa et de papa à moi et puis il est allé vers la balle. Et puis il a recommencé et encore et encore. Et puis il est tombé et je lui ai sauté dessus. J'avais envie qu'il soit encore un bébé, juste encore un peu mon bébé à moi, mon tout petit bébé. Alors je l'ai bercé et je l'ai consolé. Et puis lui, il m'a repoussée, il s'est relevé et il a fait d'autres pas, loin de moi.

Une petite boule m'a serrée fort le ventre. 

Mais oui, vous avez raison, quel moment de joie, Raphaël a fait ses premiers pas.