jeudi 22 septembre 2011

Biberon de la paix

Passes-moi l'bib!

On est là, couchés, côtes à côtes, je te regarde. Tu es si concentré sur ce bibi. Et puis en un coup, tu me le mets en bouche. Je fais semblant de boire et tu me regardes avec tellement de tendresse que ça me bouleverse. Alors je continue de boire et sans faire semblant -mon Dieu c'est divin ton truc- quelques secondes plus tard ton regard change et je comprends que je dois te rendre ton bibi. Tu le reprends et tu têtes goulument jusqu'à ce que tu me le fourre à nouveau dans la bouche.
Le partage, maïn fils, une belle leçon de la vie, alors, vas-y passes-moi l'bib!

mardi 20 septembre 2011

Qu'est-ce qu'on s'éclate

Je n'aime pas qu'on me touche, je ne supporte pas la bave des autres, ni les haleines. J'ai la phobie des pieds, surtout des pieds froids. Les bisous mouillés m'insupportent et la vue d'un nez qui coule me donne envie de vomir.
Alors qui aurait pu croire qu'un jour je me retrouve là, assise par terre, complètement hilare, dégoulinante de soupe aux choux-fleurs et brocoli?
Tu as découvert comment faire un magnifique brouillard de soupe et ça t'éclates complètement; et en fait, moi aussi.
Et aussi étonnant que cela puisse paraître, j'adore quand tu viens coller ton petit visage plein de bave et de morve contre le mien, j'adore embrasser tes petits pieds et tes petites mains collantes. J'adore quand tu essayes de fourrer tes doigts dans ma bouche pour attraper à tout prix mon piercing et j'adore cette cascade de bave, quand tu ris aux éclats. Mes manches sont pleines de morve, parce que je suis toujours à court de mouchoirs pour sauver ton petit nez. Mes vêtements sont pleins de traces de coulées de bavouilles, de regurgitations diverses, parce que j'aime plus que tout, t'avoir lové tout contre moi.

Et qu'est-ce que ça m'éclate, moi aussi.

lundi 19 septembre 2011

Allo?

Je devais avoir quinze ans et avec les copines, on squattait le Quick de la rue Neuve. Je dégustais un Cheesburger et des frites mayo, quand à surgit devant nous, un bonhomme, genre, jeune cadre dynamique avec un espèce de walkie talkie géant et une antenne démesurée. L'une de nous a dit, vous verrez dans cinq ans on se balladera tous avec des téléphones sans fils dans la rue. On trouvais ça trop cool, trop le méga futur super cool!
cinq ans plus tard j'avais mon tout premier GSM, un truc moche et carré avec antenne, dont on pouvait changer la face pour plus de personnalisation.
Dix-huit ans plus tard, je me surpends à t'applaudir, après que tu ai pris ton petit téléphone en plastique et dit allo -ou plutôt awo-
On avait aussi parlé du télé-école, des voitures volantes, des robots-ménagers qui cuisinent mieux que nos mères et de la mort à deux-cents ans.

mardi 13 septembre 2011

Le rêve Américain

Le onze septembre, c'est l'anniversaire de ton grand-tonton.
Triste anniversaire.
Dix ans depuis le onze septembre deux-mille un.
Le tapage médiatique va enfin cesser et beaucoup en seront très heureux.
Je sais ce que onze septembre, en cache d'autres tout aussi noirs, un tout particulier en mille-neuf-cent septante-trois et il n'y a pas de raisons de l'oublier.
Je crois que simplement, l'humain à peur de ce qui lui semble le plus probable. Et à l'heure actuelle, l'Europe et l'Amérique ont plus peur d'un attentat terroriste, que d'un coup d'Etat sanglant. Le onze septembre deux-mille un, trouve pour le moment plus d'écho en nous au détriment d'autres victimes presque oubliées.
Ce onze septembre américain, me touche aussi particulièrement, parce qu'à l'heure où il est en vogue de boycotter la nation des fats et des GI Joe's, moi j'aime l'Amérique. Je n'en ai pas honte. J'aime les Américains, j'aime New-York et j'ai pleuré quand je suis revenue voir le trou béant laissé par les tours qui ont tant fait partie de mon enfance. Les Américains ne sont pas ce qu'on dit d'eux, des brutes épaisses, sans cervelle, amoureux des armes et racistes. Il doit y en avoir, tout comme les Belges sont pédophiles.
J'aime les Américains, ils savent rendre comique n'importe quelle situation, ils ne passent pas leur temps à s'apitoyer sur leur sort, ils tombent et ils se relèvent. J'aime leur rire, il est franc. J'aime Susie, elle représente tout ce qu'il y a de bon dans l'Amérique. Quand Tètè, ne savait plus s'occuper de moi, elle était là et avec elle j'ai appris à vivre. On peignait les murs de l'appartement avec nos doigts, on rotait en rigolant, on mangeait des glaces parsemées de Twizzlers. Avec elle, je n'étais plus si seule. On l'est toujours un peu mais j'existais. Les Américains aiment rire, ce n'est pas de l'auto-dérision mais ils aiment rire et se raconter des blagues. Ils aiment se parler dans la rue, même à des étrangers. Ils s'excusent quand ils se bousculent par mégarde et ils viennent te déranger dans le train pour pouvoir discuter du livre que tu es en train de lire. Ils ont inventé les Twizzlers et le Burger King, leurs métros regroupe plus de nations, religions et opinions politique différentes que dans l'Europe toute entière. Mon père était parti là bas, réaliser son rêve américain et je me souviens avec joie du jour où à peine rentré à la maison, il avait lancé des centaines de billets en l'air, parce que la première partie de son rêve était en train de se réaliser. On regardait cette pluie de billets, en se disant qu'on avait eu raison d'être là. Mais le rêve s'est arrêté et nous avons du rentrer en Belgique.
Susie me manque, New-York me manque, les tours me manquent. Voilà pourquoi je pleure en regardant ces images diffusés pour la centième fois cette année.
Tu ne verras jamais ces tours debout, tu ne verras jamais le soleil couchant se refletant sur le vitrage mais maintenant tu sais combiens j'ai pu aimer ce qu'elles représentent, comme d'autre ont pu haïr, parce qu'elles représentent l'Amérique. L'Amérique pour moi, si belle, si grande, si forte mais aussi et tout autant, l'Amerique, trop forte, trop policière, trop juge et trop destructrice.

vendredi 9 septembre 2011

Les blonds

Il y a bien sur des anges au-dessus de ton berceau. Il y a aussi les anges qui sont déjà partis et ceux qui arrivent.

L'amour qu'ils te portent est une chose précieuse et inestimable. Prends-en bien soin. Pour te permettre de les aimer au mieux, j'aimerai t'en dire plus.

Tata Schluss, c'est ma soeur en blonde avec le même prénom, ne te pose pas de questions, c'est une belle et longue histoire. Elle est entrée dans ma vie quand j'avais dix ans, avec sa peau si fine et transparante et ses cheveux fins et blonds coupés au carré. Ne te fies jamais à son apparence, elle a ressemble à une blonde fine et fragile, alors qu'elle est plus solide que tu ne le penses. Elle traverse les épreuves de la vie, toujours la tête haute et si elle chute, c'est toujours pour retomber sur ses pattes. Avec Tata Schluss, on a découvert la vie et l'amour, la fin de l'enfance et les débuts de l'adolescence, puis on s'est séparées. Parce qu'elle est partie loin -Paris, tu m'a volé ma soeur-, parce qu'on avait grandi différement, parce qu'on avait peut-être plus rien à se dire. Et puis quand on a eu fini de grandir, fini de n'avoir plus rien à se dire, on s'est retrouvées sans que rien n'ai vraiment changé. C'est toujours mon amie, c'est toujours ma soeur. Tata Schluss et Tonton Yannouch, nous préparent un petit cousin -j'ai dit que ce serait un garçon- pour toi. Ma petite blonde va avoir son ingele, à elle. Je le sais, elle sera une Yddishe Mamme formidable. Quelque part à Paris, dans un an, peut-être, il y aura un foyer, plein de rires et de blagues et j'attends avec impatience de t'y emmener maïn ingele à moi.

Marraine Stéphanie, c'est encore une blonde -j'ai le feeling avec les blonds, moi- On s'est rencontrées sur les bancs de l'unif et c'est avec un genou à terre, qu'on est devenues les meilleures amies du monde. On est restées côtes à côtes pendant toutes ces années d'étude. Elle m'a sauvé la mise plus d'une fois. Je te raconterai plus tard -bien plus tard- notre baptême, nos délires, nos fous rire, nos séparations et nos retrouvailles, nos hommes, nos rêves de plus-tard. Et puis un jour, avant tout le monde, j'ai su que mon filleul viendrai réaliser nos rêves. Il est né un peu en avance, comme ça sur un coup-de-tête, sans prévenir personne et surtout pas sa mère. Personne n'était prêt et surtout pas à ce qui est arrivé. Une césarienne en urgence, un arrachement et un sentiment de vide et une culpabilité de mère-juive-qui-ne-l'est-pas. Ca ce n'était pas prévu dans nos rêves. Et puis toi, tu es arrivé, j'aimerai pouvoir dire à ta marraine, combiens j'ai aimé accoucher de toi, comment ce jour a pu être le plus beau jour de ma vie, que pour moi, ta naissance, s'est déroulée comme dans nos rêves. J'aimerai qu'elle ne souffre plus, j'aimerai qu'elle puisse parler de "naissances" sans avoir cette boule au ventre, qui lui fout les larmes aux yeux. J'aimerai qu'elle accepte cet naissance sans se dire qu'il s'agit d'un échec. J'aimerai qu'elle puisse aimer son fils sans se sentir coupable, parce qu'elle est une mère formidable, parfois sévère mais toujours juste. Elle est une mère aimante et sensible, qui comme moi, est amoureuse de son fils. Parce que pour moi, nous poursuivons toujours, la route que nous avions rêvé un jour, sur cette pelouse sur le Campus, il y a des années.

Ton père, toujours un blond. Un vrai blond despotique.
Je te raconterai aussi notre rencontre bien plus tard. Je l'ai aimé tout de suite, lui, il a mis plus de temps. On va dire qu'il a appris à m'aimer.
Il revaît de t'avoir un jour mais pas au moment où je lui ai dit que tu allais arriver. Et puis finalement le jour où tu es né, il était là à mes côtés ne sachant s'il devait rire ou pleurer. Ils nous a offert cette nuit là, l'exemple d'un père, plus qu'impliqué, en te prenant contre lui, en peau à peau, sans que personne ne le lui demande.
Je peste tout le temps contre lui, parce qu'il n'a pas fait ça comme ci ou ci comme ça. Il oublie toujours de te mettre ton pull avant de sortir, il ne te donnes jamais ta soupe à dix-huit heures, c'est à peine s'il regarde si tu as bien des chaussette, il ne ferme jamais le pot de lait en poudre, n'essuie pas bien tes oreilles et ça me rends dingue. Mais j'ai rarement vu un père aimer son fils de cette manière, c'est-à-dire, totalement et sincèrement. Rien qu'à sa manière de te regarder ou de te toucher, je sens cet amour, infini et juste et ce qui pouvais me rendre dingue, compte tout de suite un peu moins.
On est pas toujours sur la même longueur d'onde, on se dispute souvent mais une chose est sure, tu es notre plus belle aventure. Nous partageons le même trésor d'une valeur inestimable, toi, notre fils!

Il y encore des tas d'autres blonds -et même quelques bruns- dont j'aimerai te parler mais on a toute une vie devant nous -n'est-ce pas- pour que je puisse t'en présenter plus.

mardi 6 septembre 2011

Hypochondriatite aïgue

Je ne me sens pas bien en ce moment, j'ai mal partout et je n'arrive pas à y faire face. On fait quelques analyses, quelques prises de sang mais mon tout petit -énorme- côté hypochondriaque ne peut s'empêcher de prendre le dessus: je vais mourrir, il ne me reste plus qu'une semaine à vivre.
Mais maintenant, tu es là, tu es entré dans ma vie et je ne veux plus mourrir.
Tu es en train de me guérir de mon hypochondriatite aïgue: je n'ai rien, juste un peu de fatigue et je serai toujours là pour toi, vaillante et forte.
Je n'ai plus peur d'avoir mal au doigt, d'avoir mal à l'oeil, je n'ai plus peur de ce qui pourrait m'arriver -ou pas-, je sais que quoi qu'il se passe, je n'aurai qu'une seule obsession: vivre. Vivre pour toi, pour moi, pour nous, pour notre famille.
Je veux t'aider pour tes premiers pas, te voir tomber de ton petit vélo et te soigner à coups de bisous-tout-doux, préparer ton cartable le 1er septembre 2013, pleurer avec les autres parents le jour où tu me lacheras la main pour la première fois, te gronder pour ton premier zero, rire des tes paroles d'enfants, encaisser ton premier je-veux-changer-de-maman, détester ta première petite amie, râler avec toi contre ton père, te voir changer, te voir te raser, piquer une crise quand je tomberai sur ton paquet de clopes caché dans ton tiroir à chaussette, discuter avec les voisins des problèmes des ados, vraiment haïr celle qui deviendra ta femme et puis l'aimer le jour où son ventre s'arrondira, aimer tes enfants et puis tes adolescents.
J'aurai toujours mal quelque part, au doigt ou à l'oeil mais ça, c'est une autre histoire car j'ai bien plus d'une semaine à vivre!

lundi 5 septembre 2011

Cloug CLAP deuxième

Raté, encore raté...
Cloug forever!

Toutes les semaines on va se taper ce truc gluant, jusqu'à sa complète réussite.
C'est quand il nous tombe ploc sur l'estomac qu'on se dit, qu'on t'aime tendrement, pour supporter ça samedi après samedi, afin que le jour de ton anniversaire, tu puisses -et nous aussi- te régaler d'un gâteau au yaourt moelleux et rebondi avec un fin glaçace et de la décoration à profusion, aussi beau pour la vue que bon pour les papilles.

Maïn ingele, tu m'aimeras aussi en maman-qui-sait-pas-cuisiner?
Je te demande ça, juste au cas où tu sois obligé -et nous aussi- d'avaler cloug-tout-schtroumph-qui-tombe-ploc-sur-l'estomac.