mardi 13 septembre 2011

Le rêve Américain

Le onze septembre, c'est l'anniversaire de ton grand-tonton.
Triste anniversaire.
Dix ans depuis le onze septembre deux-mille un.
Le tapage médiatique va enfin cesser et beaucoup en seront très heureux.
Je sais ce que onze septembre, en cache d'autres tout aussi noirs, un tout particulier en mille-neuf-cent septante-trois et il n'y a pas de raisons de l'oublier.
Je crois que simplement, l'humain à peur de ce qui lui semble le plus probable. Et à l'heure actuelle, l'Europe et l'Amérique ont plus peur d'un attentat terroriste, que d'un coup d'Etat sanglant. Le onze septembre deux-mille un, trouve pour le moment plus d'écho en nous au détriment d'autres victimes presque oubliées.
Ce onze septembre américain, me touche aussi particulièrement, parce qu'à l'heure où il est en vogue de boycotter la nation des fats et des GI Joe's, moi j'aime l'Amérique. Je n'en ai pas honte. J'aime les Américains, j'aime New-York et j'ai pleuré quand je suis revenue voir le trou béant laissé par les tours qui ont tant fait partie de mon enfance. Les Américains ne sont pas ce qu'on dit d'eux, des brutes épaisses, sans cervelle, amoureux des armes et racistes. Il doit y en avoir, tout comme les Belges sont pédophiles.
J'aime les Américains, ils savent rendre comique n'importe quelle situation, ils ne passent pas leur temps à s'apitoyer sur leur sort, ils tombent et ils se relèvent. J'aime leur rire, il est franc. J'aime Susie, elle représente tout ce qu'il y a de bon dans l'Amérique. Quand Tètè, ne savait plus s'occuper de moi, elle était là et avec elle j'ai appris à vivre. On peignait les murs de l'appartement avec nos doigts, on rotait en rigolant, on mangeait des glaces parsemées de Twizzlers. Avec elle, je n'étais plus si seule. On l'est toujours un peu mais j'existais. Les Américains aiment rire, ce n'est pas de l'auto-dérision mais ils aiment rire et se raconter des blagues. Ils aiment se parler dans la rue, même à des étrangers. Ils s'excusent quand ils se bousculent par mégarde et ils viennent te déranger dans le train pour pouvoir discuter du livre que tu es en train de lire. Ils ont inventé les Twizzlers et le Burger King, leurs métros regroupe plus de nations, religions et opinions politique différentes que dans l'Europe toute entière. Mon père était parti là bas, réaliser son rêve américain et je me souviens avec joie du jour où à peine rentré à la maison, il avait lancé des centaines de billets en l'air, parce que la première partie de son rêve était en train de se réaliser. On regardait cette pluie de billets, en se disant qu'on avait eu raison d'être là. Mais le rêve s'est arrêté et nous avons du rentrer en Belgique.
Susie me manque, New-York me manque, les tours me manquent. Voilà pourquoi je pleure en regardant ces images diffusés pour la centième fois cette année.
Tu ne verras jamais ces tours debout, tu ne verras jamais le soleil couchant se refletant sur le vitrage mais maintenant tu sais combiens j'ai pu aimer ce qu'elles représentent, comme d'autre ont pu haïr, parce qu'elles représentent l'Amérique. L'Amérique pour moi, si belle, si grande, si forte mais aussi et tout autant, l'Amerique, trop forte, trop policière, trop juge et trop destructrice.

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