vendredi 9 septembre 2011

Les blonds

Il y a bien sur des anges au-dessus de ton berceau. Il y a aussi les anges qui sont déjà partis et ceux qui arrivent.

L'amour qu'ils te portent est une chose précieuse et inestimable. Prends-en bien soin. Pour te permettre de les aimer au mieux, j'aimerai t'en dire plus.

Tata Schluss, c'est ma soeur en blonde avec le même prénom, ne te pose pas de questions, c'est une belle et longue histoire. Elle est entrée dans ma vie quand j'avais dix ans, avec sa peau si fine et transparante et ses cheveux fins et blonds coupés au carré. Ne te fies jamais à son apparence, elle a ressemble à une blonde fine et fragile, alors qu'elle est plus solide que tu ne le penses. Elle traverse les épreuves de la vie, toujours la tête haute et si elle chute, c'est toujours pour retomber sur ses pattes. Avec Tata Schluss, on a découvert la vie et l'amour, la fin de l'enfance et les débuts de l'adolescence, puis on s'est séparées. Parce qu'elle est partie loin -Paris, tu m'a volé ma soeur-, parce qu'on avait grandi différement, parce qu'on avait peut-être plus rien à se dire. Et puis quand on a eu fini de grandir, fini de n'avoir plus rien à se dire, on s'est retrouvées sans que rien n'ai vraiment changé. C'est toujours mon amie, c'est toujours ma soeur. Tata Schluss et Tonton Yannouch, nous préparent un petit cousin -j'ai dit que ce serait un garçon- pour toi. Ma petite blonde va avoir son ingele, à elle. Je le sais, elle sera une Yddishe Mamme formidable. Quelque part à Paris, dans un an, peut-être, il y aura un foyer, plein de rires et de blagues et j'attends avec impatience de t'y emmener maïn ingele à moi.

Marraine Stéphanie, c'est encore une blonde -j'ai le feeling avec les blonds, moi- On s'est rencontrées sur les bancs de l'unif et c'est avec un genou à terre, qu'on est devenues les meilleures amies du monde. On est restées côtes à côtes pendant toutes ces années d'étude. Elle m'a sauvé la mise plus d'une fois. Je te raconterai plus tard -bien plus tard- notre baptême, nos délires, nos fous rire, nos séparations et nos retrouvailles, nos hommes, nos rêves de plus-tard. Et puis un jour, avant tout le monde, j'ai su que mon filleul viendrai réaliser nos rêves. Il est né un peu en avance, comme ça sur un coup-de-tête, sans prévenir personne et surtout pas sa mère. Personne n'était prêt et surtout pas à ce qui est arrivé. Une césarienne en urgence, un arrachement et un sentiment de vide et une culpabilité de mère-juive-qui-ne-l'est-pas. Ca ce n'était pas prévu dans nos rêves. Et puis toi, tu es arrivé, j'aimerai pouvoir dire à ta marraine, combiens j'ai aimé accoucher de toi, comment ce jour a pu être le plus beau jour de ma vie, que pour moi, ta naissance, s'est déroulée comme dans nos rêves. J'aimerai qu'elle ne souffre plus, j'aimerai qu'elle puisse parler de "naissances" sans avoir cette boule au ventre, qui lui fout les larmes aux yeux. J'aimerai qu'elle accepte cet naissance sans se dire qu'il s'agit d'un échec. J'aimerai qu'elle puisse aimer son fils sans se sentir coupable, parce qu'elle est une mère formidable, parfois sévère mais toujours juste. Elle est une mère aimante et sensible, qui comme moi, est amoureuse de son fils. Parce que pour moi, nous poursuivons toujours, la route que nous avions rêvé un jour, sur cette pelouse sur le Campus, il y a des années.

Ton père, toujours un blond. Un vrai blond despotique.
Je te raconterai aussi notre rencontre bien plus tard. Je l'ai aimé tout de suite, lui, il a mis plus de temps. On va dire qu'il a appris à m'aimer.
Il revaît de t'avoir un jour mais pas au moment où je lui ai dit que tu allais arriver. Et puis finalement le jour où tu es né, il était là à mes côtés ne sachant s'il devait rire ou pleurer. Ils nous a offert cette nuit là, l'exemple d'un père, plus qu'impliqué, en te prenant contre lui, en peau à peau, sans que personne ne le lui demande.
Je peste tout le temps contre lui, parce qu'il n'a pas fait ça comme ci ou ci comme ça. Il oublie toujours de te mettre ton pull avant de sortir, il ne te donnes jamais ta soupe à dix-huit heures, c'est à peine s'il regarde si tu as bien des chaussette, il ne ferme jamais le pot de lait en poudre, n'essuie pas bien tes oreilles et ça me rends dingue. Mais j'ai rarement vu un père aimer son fils de cette manière, c'est-à-dire, totalement et sincèrement. Rien qu'à sa manière de te regarder ou de te toucher, je sens cet amour, infini et juste et ce qui pouvais me rendre dingue, compte tout de suite un peu moins.
On est pas toujours sur la même longueur d'onde, on se dispute souvent mais une chose est sure, tu es notre plus belle aventure. Nous partageons le même trésor d'une valeur inestimable, toi, notre fils!

Il y encore des tas d'autres blonds -et même quelques bruns- dont j'aimerai te parler mais on a toute une vie devant nous -n'est-ce pas- pour que je puisse t'en présenter plus.

3 commentaires:

  1. Ah ben c'est malin d'écrire si bien et de se faire lire par une femme enceinte ! J'ai dû m'armer de mouchoirs pour finir de te lire. :D
    Tu écris toujours aussi bien, tu arrives à trouver les mots pour tout exprimer clairement et précisément ;)

    Merci Nom ;)

    Gros bisous

    RépondreSupprimer
  2. Moi même pas enceinte mais j'ai du m'y reprendre a plusieurs fois pour l'écrire parce que trop de larmes dans mon champ de vision... C'est dur d'être aimé et d'aimer... mouahahahahah

    NOM

    RépondreSupprimer
  3. Pareil pour moi...!! Evidemment... 3 relectures pour y arriver complètement!
    Merci Bouloute pour ces belles vérités si simplement fixées par ces mots.
    Bientôt, je penses, nous pourrons parler naissance toutes les deux. Je guéris doucement mais surement, j'en suis sûre, hier soir, devant un reportage de babyboom, j'ai verser mes premières larmes de joies devant le récit d'un accouchement comme le mien (tu remarques, j'ai mis le mot accouchement!). Poursuivons nos rêves...

    RépondreSupprimer