vendredi 30 août 2013

Vacances

Tout d'abord pleurer à gros bouillons.
Parce que c'est ton dernier jour de crèche, parce que tu ne verras plus tes puéricultrices préférées et tes copains ou peut-être parce que je ne les verrai plus, parce que c'est une page qui se tourne et que moi, ça me bouleverse complètement.
Parce que je suis à bout de force et que je vous envoi à la mer avec votre père et Bonne-mamy, parce que petit-frère me manque déjà alors qu'une heure auparavant j'avais juste envie de le balancer par la fenêtre -du rez-de-chaussée, entendons-nous-, parce que la maison est si vide.
Ensuite pleurer encore parce qu'on se reproche mille horreurs, parce qu'on à l'impression d'être une mère épouvantable, parce qu'on se sent nulle et qu'on ne mérite pas d'avoir de si beaux enfants.
Et puis se dire qu'il faut qu'on remue ses fesses et trouver le courage de sortir faire des courses, croiser une voisine et amie et se faire remonter le moral, s'entendre dire qu'on ne doit pas culpabiliser, que ce qu'on vit est parfaitement normal, s'acheter les pires crasses du marché, des bonbons, des chips, des trucs dont on jamais entendu parler et au retour à la maison se faire une orgie sur fond larmoyant.
Aller dormir avec cette boule au ventre de culpabilité et s'endormir comme une masse douze heures d'affilées. Au réveil se sentir moins coupable, se sentir vivante et n'avoir qu'une envie, en profiter.
Voir son père à midi, sa meilleure amie l'après-midi, ses amies au soir et se dire combiens de putains que ça fait du bien.
Et puis demain, je vous rejoins, j'espère heureuse de vous retrouver, en me sentant moins minable et bonne à rien, avec l'envie d'être votre mère pour le meilleur et pour le pire.
Me pardonner de n'être pas une mère totalement dévouée et exemplaire, me pardonner de ne pas être ce que la société attends de moi, une mère qui vit pour et par ses enfants, me pardonner d'avoir envie d'être encore une femme. Voila ces deux nuits et cette journée, vont me servir à ça...

mercredi 28 août 2013

L'étranger

Il voue un amour sans failles à cette tute. Il a du mal à finir ses biberons. Il confond légèrement le jour et la nuit. Il nous observe religieusement quand on lui parle. Il a les traits si fins et si harmonieux. Il sourit dans le bain. Il a du mal a pousser sa crotte mais quand il pousse, il déborde.
Il a toujours un filet de lait à la commissure des lèvres. Il rote pas très souvent mais quand ça sort, ça réveille le quartier. Il réagit fort en ta présence et te tire la langue quand tu la lui tire. Il ne pleure pas lui, non il hurle. Il a tout pleins de cheveux avec une légère nuance auburn. Il a les yeux bleus de ton père et mon strabisme nocturne.
J'en suis encore à l'étudier sous toutes les coutures. J'apprends à le connaître et à l'aimer. Je l'apprivoise tout doucement ou plutôt il m'apprivoise tout en douceur.
Il n'est plus tout à fait un étranger, il trouve sa place dans notre trio, naturellement finalement.

Qu'est ce que tu en penses Boubou, on le garde alors petit-frère?

samedi 17 août 2013

Voilà comment il est entré dans nos vies ce jeudi huit aout deux-mille treize

Après des semaines de contractions plus ou moins fortes, de fausses alertes de départ pour l'hôpital et de retour vers la maison, après des semaines d'une maman fatiguée arasée et irritable, je me suis réveillée ce jeudi là en perdant les eaux.
Papa t'a conduit à la crèche et moi je suis allée à l'hôpital.
Tu savais que petit-frère allait arriver, on t'avait suffisamment briefé.
Petit-frère est arrivé plus vite que prévu et ce jeudi là, à ton retour de crèche, tu as pu découvrir le petit paquet endormi dans mes bras.
Il avait un cadeau pour toi et tu avais un cadeau pour lui. Vous avez fait connaissance.
Mes craintes de jalousie se sont envolées quand je t'ai vu t'approcher fièrement de ton petit-frère pour le couvrir de bisous.
Ce jeudi huit aout deux-mille treize, tu as grandi en un coup, tu ne ressemblais plus à un bébé mais à un petit-garçon, à un grand-frère.
Heureusement que tu t'es fais pipi dessus pour me rappeler que tu resteras à jamais mon grand bébé à moi.
Les jours ont passé, la semaine s'est écoulée et je suis émerveillé devant ce petit-être, cette petite tête chercheuse et devant ton investissement et ta tendresse envers lui. Vous me surprenez chaque jours, chaque heures et chaque moments. Je suis émue quand tu t'inquiètes pour petit-frère qui pleure, je suis toute retournée quand tu insistes pour lui faire des bisous, je rigole quand tu montres toutes les vidéos de toi à ton petit-frère endormi, en commentant tes moindres faits et gestes et je suis fière quand tu arraches le doudou de petit-frère des mains de celui qui a osé le prendre, en disant à Fafawel ça! (traduction de la mère, Raphaël). Il te faut visiblement moins de temps qu'à nous pour apprivoiser ce petit étranger qui a débarqué dans nos vies et dans notre maison et ça me touche.
Je suis toujours fatiguée, les nuits sont difficiles, je n'ai pas toujours le temps de répondre à tous tes besoins mais je suis sure d'une chose, ma famille, je l'aime plus que tout.