jeudi 7 février 2013

Tristesse pressée

Je ne t'avais jamais vu aussi triste mais je t'ai laissé là, derrière la barrière et je suis partie, parce que comme une conne j'étais pressée d'aller travailler parce qu'il le faut et puis c'est bêtement tout.
Pourtant je suis là, les larmes aux yeux, parce que je ne t'avais jamais vu aussi triste. Elles t'ont donné une peluche et des biscuits pour te rendre ton sourire légendaire mais tu voulais rester avec moi. Tu ne pleurais pas, tu ne geignais pas, tu avais juste ce regard si triste et ça me bouleverse encore maintenant, des heures après.
Mais tu comprends, moi je suis pressée, moi je dois aller travailler, moi j'ai des priorités et des obligations... Je saurai me faire pardonner ce soir...
... Seulement si c'est encore pardonnable...
Sois pas triste Boubou, nous allons faire la révolution, nous allons nous indigner, nous allons manifester pour que les mamans et les papas du monde entier n'aient plus jamais à travailler, afin qu'ils puissent rester avec les enfants qu'ils ont tant désirés. Nous allons faire la grève de la faim, la grève de la couche sale, la grève de tout ce que tu veux mais nous allons leur dire notre manière de penser: non aux yeux triste des enfants qui regardent leur parents pressés!

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