lundi 27 décembre 2010

Loin des yeux, proche du coeur

Dans une semaine, maïn grand fils, tu rentres à la crèche.

Enfin les vacances, plus de pleurs, plus de hurlements, plus de couches pleines de merde, plus de culpabilité de te laisser pleurer pendant que je me délasse dans un bon bain chaud. Le chat va enfin retrouver SON canapé et le silence...

Et puis, sans explications, je fonds en larmes. Ce n'est plus moi qui t'accueillera à ton reveil de sieste. Ce n'est plus à moi que tu feras ces magnifiques sourires. C'est dans d'autres bras que tu boiras ton biberon. Ce n'est plus moi qui serai le centre de ta vie. Et tu n'as pas idée comme ça me bouleverse. Il y a des peurs stupides, comme celle que tu m'aimes moins, ou que tu ne me reconnaisses plus et il y a les peurs du changement, je ne serai pas toujours aux premières loges pour constater tes progrès quotidiens. Je le regrette mais je crois, qu'il est bon pour nous deux que nous commençions à vivre nos vies indépendament l'un de l'autre.
Je crois que ça m'arrache la bouche de le dire mais il est important que tu aimes d'autres personnes, que tu te fasses des amis, que tu fasses des découvertes et des rencontres.

Mais t'as plutôt intérêt maïn fils, une fois rentré à la maison, de ne regarder que moi, ne faire des bisous qu'à moi et tout raconter de ta journée rien qu'à moi. N'oublies jamais que ton ultra mère juive, sera toujours là pour t'attendre après une dure journée loin d'elle!

jeudi 4 novembre 2010

Un mois déjà

Maïn fils, tu as aujourd'hui un mois.
Maintenant que les hormones ont presque enfin cessé de jouer de mes nerfs, je peux enfin dire avec sérénité que je t'aime chaques jours un peu plus.
Un mois plus tôt, j'étais là, au bloc accouchement à attendre des contractions qui ne venaient pas, avec du liquide amniotique qui dégoulinait sans arrêt. Le monitoring avec ton petit coeur pour me rapeller que tu devais arriver d'un instant à l'autre. J'ai attendu un peu plus de douze heures pour ressentir la première vraie contraction de travail. A partir de ce moment là tout s'est enchaîné: la douleur trop intense, le bain et puis enfin la péridurale. Ton père qui me propose les exercices vu avec l'haptonome et la kiné et moi qui lui hurle de ne surtout pas me toucher. Ta grand-mère qui arrive enfin et ton père qui retourne se refaire une beauté à la maison.
Pendant deux bonnes heures, j'ai cru revivre. Je bénissais l'anesthésiste. Et puis petit à petit j'ai ercommencé à sentir les contractions. De la sensation, à la douleur, il ne s'est écoulé que quelques minutes et puis, à dix-neuf heures quanante-cinq, j'ai dit à ta grand-mère d'appeler les sages-femmes et ton père, parce que je te sentais arriver. Arriver, là tout de suite, à la seconde.
Il m'a fallu encore attendre une demi-heure pour que tout le monde se réunisse à mon -notre- chevet. Et là j'ai poussé de toutes mes forces. Poussé et poussé. Et j'ai vu ta tête et puis une oreille et puis une épaule. On m'a dit de te prendre, alors je t'ai pris et posé sur moi. Tu as crié. Ton père s'est déshabillé et t'as pris contre sa peau pendant qu'on me recousait.
Ton père a eu un coup-de-foudre immédiat en te voyant, moi j'étais plus en demi-teinte. Peut-être la fatigue ou un état second.
Toi, quarante-cinq centimètres, deux kilos trois-cent cinquante et trente-trois centimètre de périmètre crânien.
Notre première nuit avec toi, fut très longue, tu a dormis sur nous, peau contre peau. Et toutes les trois heures les sages-femmes, allaient et venaient entre toi et moi, les piqûres, les prises de températures, les tentatives de mise au sein.
Déjà un mois et que tout cela me parait lointain et irréel. Et pourtant, tu es là, dans ton petit lit, à faire des bruits étranges et à remuer tes petits bras. Un filet de bave qui coule de ta bouche légèrement entre-ouverte. Et je t'aime chaques jours un peu plus.
Oh, et puis j'oubliais, ti y beau maïn fils.

lundi 13 septembre 2010

sexattitude

Oh, c'est beau une femme enceinte!

Je confirme!

Entre les petits pas chassés style hippopotame en tutu, le lit qui couine à chacuns de mes déplacements, les pantalons (de grossesse) qui craquent les uns après les autres, et j'en passe, je me sens trop trop belle!

Heureusement que ton père m'aime, parce qu'il doit faire face tous les matins à une baleine échouée qui bave en ronflant. Ensuite il doit essuyer toutes les critiques de sa baleine, t'as fais pipi à côté, t'as pas rangé tes chaussettes, t'as mis un peu d'eau sur le sol, où est mon café?
Il doit aussi composer avec des phrases hyper excitantes du genre chou, tu ne veux pas regarder, je crois que mon anus est tombé. Ca maïn fils, ça le rend tout fou!
Puis il doit aider son bonhomme Michelin qui peine à mettre ses chaussettes et lacer ses chaussures. Le soir venu, il doit supporter son nouveau langage gruimphant, brrro mal dos, machache, brouuu contraction, humph humph caca, ...
Puis il marche fièrement à côté de son canard obèse sans jamais l'imiter, ni même la contrarier (ça c'est cynique)!

Finalement mis à part, une peau boutonneuse, de longs poils noirs qu'on appelle duvet sur le ventre, des cheveux de sorcière, des valises sous les yeux, c'est très très beau une femme enceinte!

mardi 27 juillet 2010

Rends-moi ça!

Je veux récupérer mon corps, à moi toute seule!

C'est ce que je me dis la nuit à quatre heures du matin quand toi tu te danses le Chachacha et puis le Rock acrobatique, en passant par la valse et même un bon vieux ballet classique.

Je veux récupérer mon corps à moi toute seule, tous les jours, toutes les minutes et toutes les secondes où tu n'es pas d'accord avec la position dans laquelle je me plais, où tu tapes dans l'utérus ou dans les côtes, où tu m'empêches de lacer mes chaussures, où tu me provoques des hémorroïdes, où tu t'accapares les ligaments qui empêchent mon cocxys de se casser (raté pour la peine, encore merci d'ailleurs), où je suis obligée de regarder en bavant les autres se délecter de moules juteuses, où, ...

Et puis zut, je veux une bonne cuite, une bonne grosse cuite avec le mal de tête et la nausée pendant trois jours...

Je veux récupérer mon corps à moi toute seule, na!

Et quand j'aurai récupéré mon corps et que j'aurai bouffé toutes les crudités et bu tous les alcools du monde entier, eh bien j'en reboufferai encore, encore et encore, et puis...

Eh bien et puis, je me sentirai vide. Si vide à l'intérieur, que j'en boufferai encore.
Mais toi, tu ne seras plus en moi, tu seras hors de moi. On sera deux.
Je serai à nouveau seule dans mon corps toute seule à moi et je crois que ça me fera vraiment très bizzare.
Finalement, je crois que je vais encore bien profiter de nos deux mois et demi qui nous restent, avec toi dans mon corps à moi que je partage avec toi, et c'est bien comme ça.

jeudi 22 juillet 2010

Intervertions

Je suis bientôt mère et la vie ne sera plus comme avant. Déjà il va falloir que je remette les choses dans l'ordre: plus question de t'apeller mon petit chat alors que j'apelle Lola, mon petit bébé!

dimanche 4 juillet 2010

Oy


La gynécologue a dit: cet enfant est échographiquement parlant, complètement nul!

Et j'ai le regret de dire, maïn fils que je suis entièrement d'accord avec elle!

Comment peux-tu faire ça à Ta Mère? Oy! J'ai mal au coeur!


Tu n'as déjà pas été très coopératif pour l'échographie morphologique, vingt-deux euros pour ton zizi sous toutes les coutures et puis même pour l'échographie de routine - à cinquante euros quand même - tu nous a juste gratifiées d'un coup de tête! Devant ta grand-mère, venue spécialement pour te voir. Faire du mal à une vieille dame, comme ça, quand même, je ne t'ai pas (encore) éduqué comme ça!


Moi je sais que tu es parfait mais tu ne veux pas que la gynécologue en soit convaincue également?


Etant donné que tu cache ton visage, je crois que, comme ton père l'a délicatement suggeré, nous allons envisager de demander une coloscopie, juste pour que je puisse voir si ton petit nez est aussi parfait que ton petit zizi! Notes ça également sur ma liste des sacrifices!


samedi 26 juin 2010

Match

Je viens de trouver un jeu bien plus amusant que l'haptonomie: trois petits coups de doigts d'un côté de mon ventre et toi tu frappes trois petits coups de l'autre. J'ai essayé d'en faire quatre mais comme tu ne sais pas encore compter, tu n'as répondu que deux.
Je crois que je me suis payée une tranche de rire pendant au moins dix minutes.
Il y a mon ventre qui bouge tout seul maintenant. J'arrive à faire la danse du ventre couchée sur mon canapé et sans musique orientale!
Ce soir je montre ça à ton père, ça l'excitera surement plus que d'attendre vingt minutes que tu daignes te blottir dans le creux de sa main!

mardi 22 juin 2010

Sacrifices

Je n'ai jamais changé une couche de toute ma vie.
Je pleure quand je m'égratigne.
Je suis loin d'avoir réglé mes tics, mes tocs, mes hystéries et mes dérèglements mentaux.
Je refuse même d'imaginer te préter mon Zola.
J'adore la télé, les grasses matinées, être seule et le Quick.

Mais quand je ne te sens pas bouger en moi pendant plus de cinq minutes d'affilées, je suis prête à jurer devant Dieu, que s'il le faut je lècherai ta couche, m'écorcherai vive, embrasserai les pieds de mes ennemis, sacrifierai Zola sur l'autel, revendrai la télé, foutrai une bombe au Quick, juste pour que tu vives, te développes, naisses et grandisse, que tu sois heureux toute ta vie et que rien jamais ne vienne te déchirer le coeur.

Je te reparlerai de ces sacrifices de bonne mère Juive quand tu me contrediras pour la première fois, quand tu refuseras de débarasser la table, quand tu amèneras ta première copine à la maison et surtout le jour où tu partiras voler de tes propres ailes!

lundi 14 juin 2010

La vie continue

Ton arrière grand-mère est morte hier soir.
Je suis tellement désolée que tu ne puisse pas la connaître.
Tu ne connaîtras pas non plus ta grande cousine, décédée à peine deux mois avant ta conception.
Pourtant ces deux figures emblêmatiques ont marqué à leur manière très particulière les plus belles années de ma vie.

Ta grande cousine, Mireille, est la personne à qui j'ai toujours voulu ressembler et jusqu'à son dernier souffle, je l'ai trouvée tellement belle, déterminée et courageuse. Moi j'étais le pot-de-colle de Mireille mais par lacheté, j'ai perdu tout pouvoir collant pendant les heures les plus difficiles de sa maladie. Elle a eu le temps de me remettre les idées en place et j'ai pu vivre encore une nuit magique, seule avec elle, malgré sa souffrance et malgré mon chagrin.
Baba, ton arrière grand-mère, était un fameux monument, incontournable, une force de la nature. Le fait que les Allemands n'aient pas eu sa peau en quarante, l'a toujours emplie d'une fierté hors du commun. Baba, c'était ça, plus qu'une survivante, une plus que vivante. Une force pour elle mais une malédiction pour son entourage. Personne ne lui arrivait à la cheville et elle pouvait écraser les gens qu'elle aimait sans aucuns remords. Avec moi, elle était tout le contraire, je ne sais toujours pas pourquoi. Autant elle se comportait comme une vipère avec sa famille, autant elle était pour moi, comme une louve, pleine d'amour de patience et de bonté.

J'aurai tellement voulu qu'elles soient là toutes les deux, penchées au-dessus de ton berceau, le jour de ta naissance, pour compter tes petits doigts et te donner tout l'amour qu'elle ont pu me donner.
Je sais une chose, Mireille et Baba, ne seront pas là mais d'autres personnes seront là et de tout leur coeur elles t'aimeront. C'est ce qu'on appelle, la vie qui continue.

jeudi 3 juin 2010

Don de soi

J'ai entamé la décoration de ta chambre, je vais fouiller dans la cave pour te trouver des trésors...
Des trésors dans ma cave? Mes petits trésors à moi?
Ah, partager mes petits trésors avec toi?
Partager?
Non, te donner mes petits trésors chéris!

Donner...

Je t'ai déjà dis que j'étais enfant unique?

Partager, donner, ça ne fait pas partie de mon vocabulaire usuel!

Bon alors qu'est ce que ce que tu penses de cette magnifique peluche klappar flodhäst à 7,99€ de chez Ikea?

dimanche 30 mai 2010

Trocs


Ayé, j'vois plus ma titi!

Comment j'en suis arrivée à dire ça et même à en être super fière?

Il est loin le temps des TD's, du Créma, des strings échancrés, des débardeurs hyper top sexy, de la drague à deux balles, des piercings fluorescents...

J'ai tout troqué contre des grosses culottes en coton qui prennent bien les fesses et le ventre et que je garderai bien pour mes quatre-vingt ans.

La bonne Pils contre le verre de lait, la cuite dont on a du mal à se relever contre les migraines de plus six heures, la petite salade de j'fais régime contre un hamburger, des churros et une glace triple crème, le ayé j'rentre dans ce super top jeans trois tailles trop petit contre ayé, j'vois plus ma titi!

Mais tu sais quoi maïn fils? Eh bien je ne regrette rien!

samedi 22 mai 2010

Tu sauveras l'honneur de ta mère


Oui, vas-y crochet du droit, uppercut, coups de pieds...

Mords, griffes, frappes...

T'es trop fort maïn fils!

Je sais que tu as une très grande envie de défendre ta mère face à ce bonhomme insupportable mais tu n'as pas envie d'attendre de naître?

Parce que, je ne suis pas très sure, qu'il ai senti quoi que ce soit lui!

Mais c'est l'intention qui compte, merci...

mardi 4 mai 2010

Ah les hommes!

- C'est confirmé, c'est un petit mensch! Il en a une énorme!
- Ah comme son père...
- Non, comme tous les bébés
- Ah!

lundi 3 mai 2010

Déclaration de guerre au chat

Comment t'as voulu éjecter le chat!?
J'étais tranquillement couchée sur le dos, Lola allongée sur mon ventre. Elle s'est mise à brot-broter de toute ses forces et toi t'as filé des coups de pieds, je suppose, dans l'espoir de la dégager. Malheureusement pour toi, je crois qu'elle n'a pas compris le message, parce qu'elle m'a regardée l'air de dire mmh j'adore les fauteuils massant et elle s'est mise à brot-broter de plus belle. Heureusement pour toi, mon éclat de rire, l'a enfin faite déguerpir!

lundi 26 avril 2010

Pourquoi?

Tout se bouscule dans ma tête et dans mon ventre.
Des millions -que dis-je- des milliards de questions en même temps et juste neuf mois pour y répondre. Parfois, les amis-livres-gynéco-famille-internet ne suffisent pas à y répondre et la liste s'allonge.
Cavell-Ixelles? Péri-ou pas? Mal-pas mal? Grave-pas grave? Vomir-chier? se lever pour pisser-pas se lever? Et je te passe le reste des questions!
Des fois, j'arrive à oublier que tu es là et c'est horrible à dire mais je suis enfin sereine et des fois, je me dis que dorénavant il m'est impossible de t'oublier ou de m'imaginer sans toi et là aussi je me sens enfin sereine. Alors pourquoi entre ces douces phases de sérénité, je m'angoisse à ce point? Pourquoi je nous fais vivre un tel enfer de questionnement? Pourquoi mon habituel on verra ça plus tard ne fonctionne pas?
Et c'est reparti pour les pourquoi!
Et toi? Tu vis quoi là? Tu te dis quoi quand mon ventre se resserre sans motif apparent? Tu n'as pas peur toi? Est-ce que tu arrives à imaginer nos premiers regards échangés?
C'est vrai, nous on parle de toi au futur, en t'inscrivant déjà à l'école de notre choix, de nos prochaines vacances, de ton lit, de ta chambre, de tes layettes.
Mais toi, penses-tu déjà à nous?
Et toi, tu te demandes de temps à autre, pourquoi?

jeudi 22 avril 2010

Amusements internes

Marian dit que si je vomis c'est parce que tu grandis.
Moi je t'imagine plutôt faire mumuse avec les organes internes de maman.
Alors, mon ami, au nom de l'amour inconditionnel d'une mère pour son fils, tu te poses et t'ouvres grand tes écoutilles.
La vessie de maman, n'est pas un ballon d'eau à balancer par le balcon.
Les intestins de maman ne servent pas de corde à sauter.
Le côlon de maman, n'est pas un sac de sable pour boxeurs.
L'estomac de maman, n'est pas un oreiller dernier cri avec musique intégrée.
C'est clair?

Ca c'est de l'autorité, quelle éducation, ça c'est bien la maman à son fifils!

mardi 20 avril 2010

Volcanisme

On ne parle que de ça, ce fameux volcan islandais qui crache depuis des jours et des jours une épaisse fumée qui voyage partout en Europe.
Mais moi, je vais encore te parler de moi. Je vais te parler de mes petits volcans à moi:

ils sont plus nombreux qu'en Islande et bien plus disgracieux. Ils recouvrent mon visage, mon dos et mon décolleté. Ils m'empoisonnent l'existance et me rapellent de bien mauvais souvenirs d'adolescence.

Normalement à ce stade, dans tous les bouquins, ils le disent, ma peau devrait être plus comparable à une pêche qu'à l'Islande.
Pourtant je peux y lire en braille, que mon cas est désespéré!

Rigoles pas, tu verras dans quinze ans! On en rediscutera en allant à la pharmacie, t'acheter ton premier Biactol!

vendredi 16 avril 2010

Du temps

Tu as ta place en crèche. Tata Elisa, t'as filé tout le kit spécial Arthur, et tu es équipé jusqu'à tes deux ans. Tata Steph nous as transmis toutes les informations possibles et inimagineable dont nous aurions peut-être ou totalement besoin. Tata Nono t'as filé ton prénom, Roswell (bah tu t'y habitueras). Tu as un lit chez tes grands-parents paternels, chez tes grands-parents maternels. A la maison ton père doit encore peindre ton lit. On a ton doudou. J'ai tout lu dans les millions de bouquins à ma disposition, je sais tout sur tout. Toi, t'as un nez, une bouche, un cerveau, deux mains, deux pieds, c'est bon t'es prêt!
Bon, bien, voilà, alors on t'attends... Tu arrives?

...

Comment ça encore six mois?

mercredi 14 avril 2010

Nombrilisme

Je reviens sur mon douloureux épisode de l'adieu à mon piercing au nombril:
le matin de tes 12 semaines, comme je l'avais promis au père, j'ai retiré mon précieux piercing. Tout un drame. dix minutes de bruyante pleurnicheries et des images de ma jeunesse, désormais perdue, plein la tête. J'espère que tu te rends compte du lourd sacrifice! Vas-y maïn fils, culpabilises!

Je devais avoir vingt-cinq ans et une folle envie de dire "merde" à mes géniteurs". Même si je ne vivais plus chez eux depuis longtemps, c'était un acte de rebellion intense. D'ailleurs ta grand-mère, l'ayant appris quelque temps après, ne m'a plus adressé la parole pendant des semaines -c'est une question d'habitude chez elle, tu l'apprendras bien assez tôt à tes dépends- j'avais commis le crime de lèse-majesté: détruire le corps qu'elle avais mis neuf mois à concevoir!
Non mais tu te rends compte, c'etait très grave et pour moi, c'était juste trop bon!
Bien sur, maïn fils, tu te retires tout de suite l'idée de la tête de me faire le même coup! Et tu oublies aussi tout tatouage, burning ou autre, c'est tout un boulot de te concevoir un corps parfait! Tu veux ma mort?

Maintenant je me retrouve avec un nombril tout nu. Tout nu et tout zarbi. Le ventre s'arrondit et le nombril s'élargit, on dirait un énorme trou béant.
Moi qui me moquais du nombril de ton grand-père, parce qu'avec son énorme ventre à chevaptchitchi (spécialité de petites saucisses roumaines immageables), son nombril s'enfonçait dans les tréfonds de l'oubli. J'étais sure que je pouvais y insérer ton mon doigt en entier.

Et ce matin, comme ça penchée sur mon nombril -c'est pas dans mes habitudes- je me suis imaginée pouvoir enfoncer mon doigt pour venir te faire des petites douces sur ton tout petit ventre ou même te chatouiller la plante de tes tout minuscules pieds.

Ca n'a pas fonctionné!

mardi 13 avril 2010

Il y beau man fils, y sera li docté di la chririgie


Lourde génétique, fiston!
Il va falloir assurer là ou maman à échoué: ti sera Docté!

Tu as a peine trois mois de conception et lourde est déjà ta responsabilité dans ta futur vie: c'est ça être juif mon fils!

Sinon, nous allons très vite mettre les choses au clair toi et moi: je concoit très bien que tu n'aimes pas te faire réveiller en plein milieu de l'une de tes longue siestes juste pour que l'on puisse mesurer ton épaisseur nuquale mais saches et ceci est une "note pour plus tard", moi non plus! Alors si toi tu te permets de nous faire une crise de nerfs de foetus grognon, c'est pas la peine de tenter de me reveiller en pleine nuit parce que tu as faim!

Tu as beau avoir dix doigts, dix orteils, une magnifique lèvre bien refermée, un fémur d'un centimètre de long, deux pieds d'un centimètre vingt-cinq, une tête bien pleine et des globes oculaires parfaitement ronds, je ne te permets pas d'être aussi grognon au réveil! Ca c'est mon fort, réservé juste à moi!

Mais quoi qu'il en soit, a peine trois mois que tu es dans mon ventre, et je t'aime déjà, parce que ti est man fils!